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Saint-Denis, France ‐ 10 févr. 2017

Après avoir vécu lentement et sainement, au rythme du pédalier, des paysages qui défilent et de ce que le chemin avait à nous offrir, nous sommes excités à l'idée de parcourir des milliers de kilomètres dans un fauteuil inclinable à dévorer des films sur des petits écrans en mangeant de la nourriture sous vide. Entre la vie de campeur et le retour en France, nous avons fait escale à Buenos Aires pour une semaine. Buenos Aires est un sas de décompression idéale entre l'Amérique du [...]
Sud et l'Europe. Nous vivons en ville, sortons le soir, regardons des films et mangeons au restaurant. Bruno fait une cure d'asados et parvient à en manger 4 en une semaine. Un intrus, un dîner sushi, parvient à se glisser dans le programme pour mon plus grand bonheur. Nous nous accoutumons bien vite à la ville et retrouvons les habitudes qui vont avec: être connectés tout le temps, se coucher tard et avoir plusieurs objectifs dans une même journée! Nous sommes prêts pour Paris! Nous avions imaginé un retour lent en cargo et en vélo pour revenir tout doucement à la vitesse française. L'option retenue est finalement de prendre un vol en laissant les vélos dans leurs cartons. Nous sommes prêts pour ce retour, mais ce que nous savions pas c'est nous n'étions pas les seuls... Nous devrions pourtant le savoir, le voyage est plein de surprises. Nous qui pensions que c'était fini... Nous atterrissons à Charles de Gaulle, vendredi de vacances scolaires 17h30, 2°C, il fait nuit. Je suis impatiente de retrouver ma famille, de manger du fromage et d'aller me coucher. La porte s'ouvre et je découvre non seulement mes parents, mais ma sœur et ses deux énergiques têtes blondes. Il y a des fleurs et un clairon. Nous étions attendus. On est tous très contents de se retrouver. Les enfants, le chargement des bagages et les choix d'itinéraire nous permettent de reprendre contact avec des mots simples qui désamorcent l'intensité du moment. Les voitures prennent un itinéraire étonnant pour aller à St Germain en Laye, les téléphones vibrent, les regards s'échangent par dessus mon épaule dans le rétroviseur, puis la voiture s'arrête au feu vert... Je plane un peu, mais c'est louche, je lève le nez, intriguée. Un nuage d'amis! Ils ont des paillettes, des cotillons, des couronnes de fleurs et des chapeaux pointus et sont sur des bicyclettes! Nous nous jetons dans le peloton! Nous embrassons nos amis, nous réjouissant de voir leurs sourires et d'entendre les rires qui nous avaient manqués. C'est l'euphorie, le nuage d'amis nous soulève et nous emmène vers une destination que nous ne connaissons pas. Une fois n'est pas coutume, je prends place sur un porte bagage (merci JC) et Bruno se met à courir en riant (peut être le début d'un nouveau hobby). Le convoi s'élargit, nous occupons les rues de St Denis, les dyonisiens sont amusés et klaxonnent joyeusement cette fanfare improvisée. Nous arrivons à la Cité Meissonier d'où nous étions partis 19 mois plus tôt entourés des mêmes: la boucle est bouclée! Un nouveau nuage d'amis sort du porche et un autre de la porte d'une maisonnette en fête. Nous ne savons plus où donner de la tête. Les coupes se remplissent, la tartiflette gratine, le comté suisse disparaît aussi vite qu'il était apparu. Nous sommes tous là ou presque, il manque le chef d'orchestre qui a tout agencé depuis sa tour de contrôle au Brésil. Nous sommes rentrés, nous sommes heureux. Merci les amis

+8

Back dans les bacs
Buenos Aires, Argentine ‐ 3 févr. 2017

+11

Old memories
El Chalten (480m /D+ 333m) ‐ 28 janv. 2017

40 km

Ce matin, nous avons le temps. En fait depuis 1 an et demi nous avons plein de temps, mais ce jour là nous l'apprécions encore un peu plus que d'habitude. Nous savourons notre routine quotidienne : réchaud, eau du lac, filtre, café, avoine, rangement des matelas, duvets et tente. Après 500 jours à tenter de gagner chaque fois quelques minutes sur les temps de "corvées', nous prenons 2 heures pour tout bien faire. À 11h, un traversier vient nous chercher, nous évitant ainsi 7 km de rando [...]
vélo le long du lac. Arrivés de l'autre côté, nous chevauchons nos montures pour nos 40 derniers kilomètres. Le chemin est agréable, le vent souffle fort dans notre dos et le paysage est magnifique. Quel bouquet final! À El Chalten, nous découvrons un étrange village. Bruno est venu il y a 15 ans alors qu'il n'y avait que 3 maisons, maintenant c'est une avenue de brasseries artisanales, auberges de backpackers et magasins de montagne. Ici le lit en dortoir est très prisé : 1 heure de chasse au logis! Nous comprenons vite que pour bien profiter d'El Chalten, il faut lâcher du lest à la carte bleue. Ce n'est pas si facile que prévu car cette sage décision n'est pas si évidente à mettre en pratique : le bed & breakfast ne prend que la MasterCard, l'unique distributeur de la ville est vide (ce qui est apparemment monnaie courante ici...) et nous n'arrivons pas à faire d'achats en ligne car il n'y a pas de réseau et notre banque nous réclame des codes de confirmation. On arrive à se dépêtrer de ces complications avec de la patience (une matinée d'attente avec 25 autres touristes enragés au distributeur) et de la solidarité (une gentille jeune fille (de l'UTC!) qui nous avance nos billets pour Buenos-Aires !!!). Nous pouvons donc partir le coeur léger et les sacoches en bandoulière pour une rando de 3 jours. Nous bivouaquons au milieu de dizaines d'autres tentes aux camps de base des sommets stars du coin: le Fitzroy et le Cerro Torre. Peu sont ceux qui font plus que la promenade au mirador mais ça n'empêche pas d'avoir un beau déballage de matos digne du vieux campeur. Nous rencontrons 2 alpinistes qui se lancent dans l'ascension du Fitzroy. Bruno est fasciné et leur pose toutes les questions en étudiant leur topo. En réalité, être alpiniste en Patagonie implique beaucoup d'attente : en 2 mois, toujours pas une fenêtre de temps assez grande pour y aller!! De retour à El Chalten, nous préparons notre départ. Le tri des affaires et le démontage des vélos donnent l'occasion de se remémorer des souvenirs : le pin's vélo de Joe offert à Thanksgiving, les gants Huaraz de Christelle, la jupe qui vole au vent de Blandine, la fourchette de Greg, les chaussettes à paillettes d'Agathe, la tête de mort de Fanny, la cape de pluie de Berange, l'autocollant de Bicicaramanga de Liseth et Emiro, celui de Yungay, mon garde boue tordu depuis le Guatemala, mes tongs "oeuf" grignotées par la souris, mon cycliste de l'Université de San Diego, nos petits sachets à épices, à graines et céréales, la casserole de la mamie chilienne de Puerto Fuy, des restes de goudron bolivien collé dans les coins et nos autres petits trésors se font emballer ou jeter. Quelque soit son sort, chaque pièce a son petit moment de gloire et de reconnaissance pour les bons services rendus. Je n'ai pas recompté ce qu'il me reste de mes 92 objets après le tri, mais tout tient dans 2 sacoches ! Voilà, c'est plié. Bus, aéroport, taxi, on arrive les amis.

+12

Rêve de cime
- Laguna torre ‐ 30 janv. 2017
- Laguna de los tres ‐ 31 janv. 2017
Lago desierto (462m /D+ 856m) ‐ 27 janv. 2017

30 km

Nous parcourons au petit matin les 7 km qui nous séparent du quai d'embarquement sous une pluie soutenue. Le petit bateau nous attend avec du café chaud et des petits gâteaux. Nous embarquons et le ciel se lève, nous laissant paisiblement traverser le lac. Une fois arrivés de l'autre côté, la mission commando commence: 22 km de rando / vélo sur sentier pour franchir la frontière, faire les formalités et attraper un bateau de l'autre côté. Top chrono, nous avons 5 heures devant nous! [...]
Ce passage est légendaire et tous les cyclistes qui se rendent au nord nous en ont fait des récits plus ou moins effrayants. Le chemin est en fait magnifique et nous montons dans un sous bois une pente raide qui nous donne une super vue sur le lac que nous venons de traverser. Une fois le sommet atteint, nous traversons une ligne imaginaire. Le changement est radical. Le chemin forestier du côté chilien se transforme en un petit sentier boueux et plein de racines côté argentin. Nous slalomons entre les arbres en essayant d'épargner les sacoches et moi mes chaussettes (à paillettes) sèches... Bruno traverse les cours d'eau à pieds vélo au dessus de la tête, n'economisant pas ses efforts pour franchir les épreuves. Nous arrivons en avance sur le quai du lac du désert. La vue est magnifique sur le Fitzroy qui trône à l'autre bout du lac. Quelques militaires vivent là et assurent les formalités douanières pour les touristes aventuriers qui passent cette frontière chaque jour de l'été. Nous décidons de bivouaquer à leurs côtés et de repousser notre arrivée à El Chalten au lendemain. El Chalten nous impressionne un peu et Olivier qui est devant nous en a dépeint un vilain portrait. Nous sentons la fin de l'aventure cycliste approcher et profitons de chaque instant.

+10

Épreuve transfrontaliere
Villa O'Higgins (369m /D+ 611m), Chili ‐ 26 janv. 2017

54 km

Nous parcourons notre dernière étape de la carretera doucement en profitant de la vue et en fuyant les moustiques. En rentrant dans Villa O'Higgins, on s'attend à passer une arche d'arrivée et de rouler sous une pluie de cotillons de fin de carretera. Nous ne trouvons rien de tout ça dans ce village endormi. Un seul endroit fourmille de vie: El Mosco. Nous y posons notre tente et nos vélos aux côtés de ceux de dizaines d'autres voyageurs. La cuisine est pleine à craquer de monde et d'od [...]
eurs. Les 4 feux sont allumés en continu avec des casseroles de toutes les nationalités qui mijotent dessus tour à tour dégageant des fumets plus ou moins appétissants. On a un petit faible pour le ragout de museau de Gérard et Gisèle... Un petit peu plus sophistiqué que les nachos des Américains et des pâtes des jeunes israéliens (on se demande si c'est la première fois qu'ils cuisinent...). On se lie d'amitié avec un couple franco colombien. On file se coucher sous une pluie battante en croisant les doigts pour que notre bateau parte bien le lendemain pour passer du côté argentin. Villa O'Higgins est réputé pour être un cul de sac dont il est difficile de s'extraire. Les véhicules n'ont pas d'autre choix que de faire demi tour et les cyclistes et les piétons sont à la merci de la décision de la capitainerie qui laisse passer ou bloque la navigation des embarcations.
Cabane des ciclos (371m / D+ 1645m) ‐ 25 janv. 2017

76 km

Nous avons un ferry à attraper ce matin. La carretera austral est coupée par un bras d'eau et le gouvernement assure la continuité de la route avec un traversier qui passe 3 fois par jour. Ayant dormi à 30 km de l'embarquement, nous ne nous préoccupons pas trop des horaires en se disant que s'il on n'a pas celui de 10h, nous aurons bien celui de 12h. C'est sur pour 10h, c'est rapé car nous levons le camp à 9h30 passé. Je commence à avoir des doutes sur celui de midi quand je regarde l [...]
e profil de l'étape : +400 m ... Bruno aussi semble s'inquiéter car rapidement je ne le vois plus dans les virages devant. Lorsque je vois un panneau rappelant les horaires du ferry et constatant que celui après midi passe à 18h je mets le turbo. Nous arrivons à 11h55 sur le quai. Sans souffle et trempés de sueur, mais hyper contents. Le capitaine surcharge son embarcation. Nous devons être plus de 20 voitures, 6 motos et 2 vélos sur le petit paquebot. La pluie commence pendant la traversée et ne s'arrêtera que le soir venu. Nous pedalons donc sous une petite bruine rafraîchissante toute l'après-midi. Hors de question de raccourcir l'étape, car nous avons comme cible une petite cabane recommandée par les Martinos. La cabane est un secret de cyclistes. Elle est discrètement indiquée depuis la route par un pneu de vélo et un tas de cailloux. Nous retrouvons le charme des petites cabanes du montana. Bruno s'affaire à couper du bois et je cherche sur tous les murs le fameux message que Clem et Anelorino nous ont écrit il y a un an. Nous sommes hyper contents de le trouver et décidons nous aussi de cacher des petits mots pour les amis cyclistes que nous avons connu en chemin et qui arriveront ici dans plusieurs mois. Un jardinier hollandais nous rejoint à la nuit tombée. C'est un drôle de philosophe. On passe une bonne soirée.

+3

Sur le traces des matinos
Río Baker (67m / D+ 793m) ‐ 24 févr. 2017

75 km

Nous redescendons à des altitudes plus basses et retrouvons les monstrueuses feuilles de rhubarbe. Une difficulté d'altitude de 150 mètres à de l'impact sur la végétation à cette latitude ! Nous campons au bord du Rio Baker qui est bien gris et terne à cette hauteur ci. Nous tentons de nous réchauffer avec un feu de bois humide et filons vite dans la tente pour une nouvelle séance cinéma !

Camps
Bivouac sous le vent (380m / D+ 529m) ‐ 24 janv. 2017

26 km

Nous campons après 25 kilometres de vélo. Faut dire que nous sommes partis à 17h30! Nous trouvons un petit ruisseau qui est caché du vent. Nous testons encore une nouvelle recette qui utilise de la viande de soja. Nous dormons sur nos 2 oreilles après un super film sur le Chili sous Pinochet: Colonia. Bruno a trouvé une manière de transformer la tente en home cinéma.
Cochrane (200m / D+ 1000m) ‐ 22 janv. 2017

50 km

Le beau temps nous fait pédaler avec énergie. Nous doublons d'autres cyclistes. Lisa s'exclame même impressionnée : you are so fast. J'ai l'égo en poupe et je pédale encore plus vite. Nous ratons un petit raccourci que les Martinos nous avaient conseillé. Nous faisons une pause pour faire une balade à la confluence de 2 rivières qui se mêlent pour faire un effet "tie dye" gris et turquoise. Nous arrivons de bonne heure chez Dona Ana Luz. Cette mamie heberge les voyageurs pour pas che [...]
r dans sa maison de bric et de broc. Chez elle, tout est permis, tant que personne ne l'empêche de boire de grandes goulées de sa gourde opaque cachée dans la porte du frigo...

Confluence 2
Río Baker (297m / D+ 1226m) ‐ 21 janv. 2017

67 km

Grande première sur la carretera: nous avons chaud! Sans nuages, nous nous rendons enfin compte que nous sommes entourés de glaciers et de sommets enneigés. Nous ne savons plus trop où donner de la tête pour s'imprégner de l'ensemble du paysage. Nous arrivons à Puerto Bertrand, petit village très tranquille le long d'un lac bleu fluo. C'est la source du fleuve Baker. Nous faisons une razzia de cerises et allons nous installer dans un petit sous bois au bord de la source. L'eau n'arrête [...]
pas de sortir et de pousser avec force dans des tourbillons de blanc et de bleu glacier. Nous testons une nouvelle recette de camping : purée maison pour un hachis parmentier végétarien. Miam, c'est validé !

+3

My Baker, she never could cry
Puerto Río Tranquilo (250m / D+ 1105m) ‐ 20 janv. 2017

77 km

Nous longeons pour la première fois le grand lac Général Carrera. C'est le plus grand lac d'Amérique du Sud après le Titicaca. Il est à cheval sur la frontière entre l'Argentine et le Chili. Il porte un nom différent dans chaque pays. C'est ici que le fondateur de Northface est mort en 2015 à l'âge de 70 ans: après plus d'une heure dans l'eau glacée dans laquelle son kayak avait chaviré par temps agité. Un vent fort nous pouvons dans le dos. Nous parcourons 20 km en un temps recor [...]
d. Le vent pousse également un gros nuage menaçant 50 mètres derrière nous. L'effet des couleurs et des contrastes entre rayon de soleil et nuage gris fait varier le lac de turquoise à pétrole. Nous nous réfugions dans un café de Puerto Tranquilo juste avant que la pluie s'abatte sur ce petit village qui devait autrefois bien porter son nom. À force d'absorber les raz de marée de tourisme l'été et d'hiberner les 9 autres mois, Puerto Tranquilo s'est transformé en une drôle de ville étape: une grande station essence, une rangée de kiosques touristiques qui vendent tous les mêmes packs et des voyageurs à la recherche d'un abri de la météo patagonne. Nous quittons les lieux pour plus de tranquillité. Nous bivouaquons à un spot de rêve! Le camping est gratuit en argent mais pas en effort. Nous descendons 300 m de dénivelé en moins de 1 km et savons bien que nous allons payer la note le lendemain... Nous nous installons aux premiers loges, à 3 mètres du lac devenu noir sous un déluge continu. Le lendemain matin, le ciel est limpide et le lac d'huile. Nos kayaks nous attendent et nous partons à la découverte de la cathédrale et des chapelles de marbre. Sandra nous guide. C'est magnifique et en plus c'est marrant. On s'invente des labyrinthes et des parcours du combattant pour traverser sous les voûtes des formalités rocheuses le plus vite possible et sans toucher les bords. Sandra se marre bien à nous voir jouer et s'étonne que nous regardions les voûtes sans les phographier. Ça lui fait plaisir car elle n'en peut plus d'emmener des appareils photos en promenade plutôt que des humains. Nous, on se sent un peu bête d'avoir oublié l'appareil ! Il faudra googler pour avoir des images!

+6

Cyclades
Camping du petit pont de bois (530m / D+ 1136m) ‐ 19 janv. 2017

92 km

La journée commence par de magnifiques lacets en descente avec une vue sur une vallée différente des précédentes en contre bas et le beau Cerro Castillo qui se révèle timidement derrière son écharpe de nuage. La vallée est large avec une rivière à plusieurs bras qui sinuent entre graviers et troncs d'arbres usés par le passage de l'eau. De grandes feuilles tropicales de rhubarbe sauvage encadrent la route et se laissent couvrir de poussière au passage des jeeps. Les jeeps semblent [...]
très pressées de tout voir très vite, alors les messieurs au volant assouvissent leurs rêves de rallye alors que les dames en copilote brandissent leurs go pro, tablette ou i phone par la fenêtre pour enregistrer la vue qu'ils prendront peut être le temps de voir plus tard, rediffusée sur un écran... La qualité de la route est horrible. Ce sont des pierres lâches et de la poussière. Nous n'avançons pas bien vite jusqu'à ce que la végétation plus haute nous protège du vent et le chemin en gravillons se transforment en terre bien tassée. Nous avons pour cible un petit bivouac de bord de ruisseau. Aussi étonnant que ça puisse paraître, dans ce grand espace de nature sauvage, les coins de bivouac sont rares! Les chiliens ont bien grillagés la carretera pour que les touristes ne sortent pas de leur enclos et que les moutons puissent paître tranquillement. Il y a donc un réseau de partage des bons plans sur internet qui permet de savoir à quels endroits le grillage est absent, ouvert, franchissable et où il y a 3 m2 de surface plate à abri du vent pour une petite tente! Nous nous installons de bonne heure et sommes rejoints par deux américains dans la soirée qui arrivent épuisés sur des vélos surchargés.

+4

Castillo
Laguna Chiguay (980m / D+ 1394m) ‐ 18 janv. 2017

70 km

Nous partons tard de Coihaique, les sacoches pleines de vivres et bien reposés. Nous attaquons la deuxième moitié de la carretera austral qui est réputée plus difficile car pas du tout asphaltée. À partir d'ici, nous suivons les traces de Clem et AL qui ont pédalé cette route pour leur voyage de noces l'année dernière. Ils nous ont partagé leur road book. C'est hyper chouette de suivre leurs traces et de voir leurs coups de coeur et leurs lieux de bivouac. Nous avons même un petit [...]
mot de caché quelque part le long de la route que nous sommes très excités de trouver! Nous montons un col relativement facile. La pente est douce (4%) mais le vent n'est pas tout à fait avec nous et la pente ressentie est bien raide!!! Nous doublons d'autres cyclistes qui s'abritent dans des abris bus ou qui poussent péniblement, têtes baissées. Alors que nous les dépassons, nous nous rendons compte que ce sont des mèches blanches qui dépassent du casque . Courageux les petits vieux! Ils gardent le sourire et semblent savoir surmonter les obstacles avec patience.. Nous posons le camp dans un camping de parc national. C'est génial, on se croirait aux États-Unis ! Chaque emplacement à sa table de pique nique et un petit abri en alerce avec des bancs et une table. Il y a même une douche que nous pouvons prendre chaude en faisant un petit feu dans le poêle à bois. Le ranger se charge de réapprovisionner le tas de bois et nous n'avons qu'à profiter! Le camping n'a que des cyclistes pour résidents. 2 d'entre eux sont tellement en forme que le matin avant leur étape, ils vont faire un footing d'une heure!!! On les regarde, amusés, mais aussi un peu envieux de leur énergie et on se dit que ça doit être leur premier jour... On les recroisera 10 jours plus tard. EN effet, c'était leur premier jour mais 10 jours plus tard ils font en courant notre rando de 3 jours avec des buffs d'ultra trail autour de la tête. On pense à notre copain Arnaud qui serait heureux de profiter des sentiers pour s'entraîner !

En la Patagonia
Coyhaique (373m/D+ 1509m) ‐ 15 janv. 2017

79 km

Pour atteindre LA grande ville de la carretera depuis Manihuales deux options d'itinéraire sont possibles : l'une sur asphalte et l'autre sur chemin de terre. Nous n'hésitons pas longtemps, ravis à l'idée d'une journée sans voiture et avec plein de spots de pique nique de rêve. La route est magnifique, elle monte et elle descend entre les lupins roses et mauves. Sur le bord de la route nous voyons des voitures garées et des gens penchés dans les champs avec des petits paniers au bras. [...]
La curiosité nous pousse à franchir également la barrière pour voir ce qui s'y récolte. Ce sont des petites fraises des bois! Les chiliens en remplissent des sauts entiers! Nous arrivons en fin de journée à Coihaique, excités de retrouver les copains. La chasse à l'homme n'est pas facile et nous finissons par nous fier au hasard qui nous fait rencontrer les américaines alors que nous ratons tous les rdv avec Olive. Les messages WhatsApp arrivent avec un petit décalage et nous passons à 10 minutes d'intervalle aux mêmes endroits sans se voir! Nous trouvons une petite auberge très chilienne : Donde Maria Ester. C'est une vieille maison en bois. Dans le salon, chaque guéridon a son napperon et le poêle tourne plein régime, alimenté par le patron papy un peu grognon. Nous posons nos bagages en se disant que nous repartirons le lendemain mais les corps et les têtes résistent et réclament 2 jours de pause. On laisse Olivier filer devant et on prend notre temps en sirotant des cafés avec des carrot cake pour acheter nos billets retour. Ce petit clic anodin nous propulse dans le retour et les questionnements qui vont avec. Nous sommes tous les deux sans contraintes au retour et avons donc toutes les libertés du monde pour en choisir de nouvelles ! Nous profitons de ce passage en ville pour faire un investissement majeur: un nouveau jeu de cartes! Depuis des mois, Bruno râle contre mon vieux jeu de cartes qui colle et dont l'arrière s'arrache rendant les 7 et 8 de pic reconnaissables recto verso.
Villa Maniguales (203m/D+ 1018m) ‐ 14 janv. 2017

86 km

Aujourd'hui c'est notre premier jour de grand beau temps. On s'émerveille à chaque virage, profitant des prairies et des vives rivières au premier plan alors que plus loin, plus haut, se dressent de grands murs de roches et des sommets enneigés. Les équipes pédalent toutes ensemble le matin, puis à deux vitesses l'après-midi. Olivier est dans le peloton des champions en tête alors que je prive Bruno de la compet en allant à ma vitesse, enfin à ma nouvelle vitesse car je suis devenue t [...]
ellement lente qu'Olive me soupçonne d'être malade. Sympa le pote! Je ne remets pas en cause mon petit corps et mise tout sur sa fulgurante progression. Aujourd'hui c'est l'anniversaire du Suisse. Nous fêtons ça avec l'équipe au grand complet. Nous baissons les bras devant le défi de trouver un bivouac pour 8 et nous dirigeons vers un camping de la ville que nous colonisons.
Campement de bûcheron (223m/D+ 1216m) ‐ 13 janv. 2017

71 km

Nous quittons Puyuhuapi pour entrer dans le parc Queulat. Le parc est réputé pour son glacier suspendu. Hors de question que nous rations l'attraction. Nous rentrons dans le parc et cachons nos vélos derrière un arbre, le mauvais d'après le garde parc qui nous accuse de sacager la nature. Nous rions sous cap en voyant le parking rempli de voitures avec le moteur allumé pour le chauffage pendeant le pique nique des passagers... nous changeons nos vélos de place alors que le garde forestier [...]
se retrousse les manches, proposant un duel à Bruno avec qui le dialogue a pris une tournure étonnante. Nos vélos se reposent 2 heures pendant que nous grimpons jusqu'à un mirador qui nous permet de voir les blocs de glace et une cascade géante qui en jaillit. Nous avions envisagé de ne faire que la rando puis de camper sur place, mais nous décidons de repartir à 16h pour 50 kilomètres ! L'équipe est au complet. Dans les lacets de la montée, les écarts se creusent puis nous nous retrouvons au sommet pour devaler la pente sous une douche froide! Il est 20h, nous sommes à bout de force et nous devons trouver un bivouac pour 6 tentes!!! Ce n'est pas une mince affaire mais nous y parvenons avec l'aide d'un gentil bucheron qui nous met à dispo un champ et un petit abri à bois. En deux minutes son champ a plus de tentes qu'un camping bien rempli. Nous ne passons pas inaperçu et d'autres cyclistes (que nous connaissons du Panama !!!) viennent planter leur tente entre les nôtres. Richard pédale depuis l'Alaska. Au Mexique, il a été hébergé chez Julia, une gentille hôte warmshowers. L'hôte est devenue la partenaire de vie et de voyage. Elle a tout quitté et pédale avec lui depuis! Nous nous comprenons bien et échangeons nos impressions de voyage. Comme nous, ils sont un peu fatigués et trouvent que la pluie et l'ambiance ultra touristique de la carretera austral ne sont pas tout à fait à la hauteur de ce Graal si longtemps poursuivi. Nous nous interrogeons sur nos sentiments et espérons ne pas être devenus des voyageurs blasés mais juste des petits sauvageons en quête d'authenticité et de frissons.

Eaustile
Puyuhuapi (11m / D+ 1142m) ‐ 11 janv. 2017

87 km

Puyuhuapi est un joli petit village de bord de lac en plein make over. Ses belles petites rues et sa promenade de bord de fjord pourraient être superbes mais le bruit des marteaux piqueurs et la boue de chantier lui volent un peu de son charme. La météo est catégorique (tous les 4 sites de meteo que chacune des équipes consultent plusieurs fois par jour): il va déluger! Nous optons donc pour une location de cabana pour 2 nuits en attendant que le grain passe. Nous sommes 6 au coin du po [...]
êle. Team America est bloquée à la ville d'après avec une chambre à air avec 14 rustines et encore une fuite... Mais Team America n'a peur de rien et nous rejoint le lendemain pendant ce fameux déluge dont nous protégeons. Elles sont trempées jusqu'aux os mais leur sourire et leur fraîcheur sont toujours au rdv! Une douche chaude plus tard, les voilà souriantes, attablées devant ce qu'elles appellent un repas (salade de cacahuètes et Cliff bar, arrosé d'une bonne canette). Nous passons la journée paresseusement dans notre cabane et profitons des rayons du soleil du soir pour sortir et s'émerveiller devant un paysage que nous découvrons après 48 h sur place !

Shelter
Wild camp Rio frío (111m / D+ 1031m) ‐ 10 janv. 2017

63 km

Nous tentons une matinée de pêche sous le pont. Comme toujours, nous finissons avec de l'eau jusqu'à la taille et pas mieux qu'une boîte de thon comme poisson! Depuis quelque jours, nous sentons que nous ne sommes plus très loin derrière Olive. Les indices sur notre route sont nombreux. Les rencontres qu'il a faites en chemin nous donnent de ses nouvelles. Le beau français aux yeux bleus n'est pas loin! À midi, après une montée pénible sous la pluie, la chasse à l'homme s'arrête. N [...]
ous sommes tous autour d'une tasse de café à Villa Lucia! Nous fêtons nos retrouvailles par une belle après midi sur de l'asphalte avec des kilomètres qui vont vite et des sommets qui se révèlent. Nous plantons nos tentes au bord d'une belle rivière (non, toujours pas de poisson...) et partageons nos récits de vélos des derniers jours.

Confluence
Puerto Cardenas (88m / 902m) ‐ 9 janv. 2017

88 km

Les équipes roulent à part en se donnant vaguement rdv 80 kilomètres plus loin. Nous traversons le parc qui est hyper beau et super bien aménagés. Les cyclistes courageux se transforment en randonneurs, les uns pour toucher les coulées de lave du volcan, les autres les névés du glacier. Notre équipe opte pour une longue et belle conversation avec des Australiens de 70 ans qui vivent un perpétuel voyage, à voile ou en voiture et une pause déjeuner à l'abri du déluge. Nous dormons [...]
au bord du lac Yelcho, réputé pour sa pêche à la mouche et un vin du même nom. Nous hésitons très rapidement entre faire du camping sauvage sous un pont avec des auto-stoppeurs argentins un peu bab ou une auberge de travailleurs à l'abri de la pluie et son gros poêle fumant. Le choix est vite fait et nous allons nous attabler devant un repas de travailleurs de chantier avec nos chaussettes qui sèchent au dessus de la cuisinière, melant leur doux fumets à celui du pain frais. Les travailleurs nous font un petit brief de ce qui nous attend devant en terme de revêtement de route et nous attrapons un filet de wifi pour voir la météo. Malgré ce qu'elle annonce, nous décidons de faire sécher la tente dans un hangar.
Lago Negro (140m / D+ 596m) ‐ 8 janv. 2017

30 km

Le programme du jour est de prendre le ferry pour toute la longueur d'un fjord et arriver dans le parc Pumalin. Nous nous sommes couchés la veille en annonçant une grâce mat pour le ferry de midi mais dès 7h toute l'équipe est prête à embarquer. Nos nouveaux amis sont plein d'entrain et nous nous laissons porter par leur énergie. Le ferry, c'est génial ! On voudrait que ça dure toujours ! On y retrouve d'autres copains cyclistes (les Autrichiens que nous avons rencontré en Bolivie) qu [...]
i comme à leur grande habitude sont attablés devant de grosses parts de gâteaux à la crème. Ils seront vite baptisés Team Torta (tarte). Nous profitons du paysage qui a des allures un peu mystiques avec des nappes de nuage qui se lèvent et se redéposent sur l'eau et s'enroulent autour des collines. Nous arrivons à l'embarcadère d'arrivée du premier ferry. La mission qui se présente devant nous est de taille: nous devons parcourir 10 km en 10 minutes (autant vous dire que c'est impossible) pour aller attraper le second ferry de l'autre côté de ce bras de terre qui nous mènera à bon port. Nous connaissons cette épreuve depuis plusieurs semaines pour avoir été mis en garde par d'autres cyclistes qui jugeaient le défi impossible à relever. Notre équipe de compet est hyper stimulée par le défi. Nous sommes donc sur le pont, prêts à bondir et sauter de la rampe avant même que les amarres soient mises pour faire un chrono. À notre grande surprise un bus nous est proposé et nous attend sur le côté. Nous ne prenons même pas le temps de dire "non merci" au personnel interloqué et partons à toute berzingue. 27 minutes et 7 cyclistes sans souffle mais gonflés d'orgueil arrivent 2 minutes avant le départ du second ferry. Youpi! Nous arrivons dans le parc privé de Pumalin, fondé par Northface qui a sauvé ce magnifique bout de nature de grands projets hydro électriques. Nous campons dans un super camping à l'Américaine avec petits abris, nature sauvage et toilettes étincelantes de propreté. Nous tentons de pêcher notre dîner mais nous ne sommes pas encore prêts à surmonter tous les obstacles pour y arriver : marécages et mouches voraces. Nous nous rabattons sur un bon vieux risotto!

Man vs Salmon
Hornopirén (83m / D+ 1636m) ‐ 7 janv. 2017

97 km

Nous rejoignons aujourd'hui la fameuse carretera austral. C'est la folie du cycliste. Nous en croisons plus de de 15 dans la journée ! Nous commençons par converser avec chacun d'entre eux puis nous nous rendons rapidement compte que cette technique n'est pas compatible avec nos ambitions d'étape. Nous allons donc désormais sélectionner les cyclistes pour lesquels on s'arrête en fonction de l'usure de leurs sacoches ou l'originalité de leurs montures! Nous rencontrons une famille de norv [...]
égien avec 2 enfants qui ont chacun une cariole et un vélo avec un follow me. C'est le premier jour de vélo des parents qui grimacent un peu dans les côtes... Puis nous rencontrons nos nouveaux amis: team America (Casey et Emily) avec leurs sacoches fabriquées avec des sauts de mayonnaise et Nico le grand Suisse aux jambes redoutables. Nous pedalons ensemble avec enthousiasme. On se jauge un peu. Nous pensons être les rois du biclou avec nos 27000 km dans les pédales mais nous sommes tombés sur des sacrés numéros ! Un beau mélange de détermination, de capacité à endurer le mal et de bonne forme physique. Nous arrivons tous rincés à Hornopiren où nous louons une maison pour notre nouvelle famille. Bruno et moi nous mettons à éplucher les patates pour le gratin dauphinois (pâle imitation de la célèbre recette d'Anne-Marie), les filles ouvrent les bières et les cacahuètes et Nico nous fait un feu dans le poêle !

+6

Cap Hornopirén
Puelo dent (81m / D+ 387m) ‐ 6 janv. 2017

27 km

La météo de bienvenue ce n'était que pour le premier jour. Le gros ciel gris est de retour. Les mouches et les taons nous bourdonnent autour, annonçant la pluie. Nous nous réfugions vite dans un "residencial" (auberge de grand mère avec poêle geant et marmites en proportion) pour déjeuner. La chaleur de la salle à manger, le bruit des gouttes sur la tôle ondulée au dessus de notre tête et la taille de nos assiettes de gnocchis nous clouent sur place. Olivier, vaillant, part sous la p [...]
luie battante pour faire une étape digne de ce nom. Nous sympathisons avec l'aubergiste qui nous raconte ses histoires de commercial de peaux de moutons à dos de cheval dans les Andes. Un vrai battant, comme Leo di Caprio dans The Revenant. La morale de l'histoire c'est que la pluie n'a jamais tué personne. Nous nous la rappelons régulièrement depuis! Nous mangeons une plâtrée de saumon comme les gars du coin alors que la vente officielle est toujours bloquée par le mythe de la maladie.

+2

Le long de l'estuaire
Cochamo (46m / D+ 866m) ‐ 5 janv. 2017

85 km

La remise en selle après cette longue et délicieuse pause est un peu laborieuse. Nos fesses n'ont plus la forme de nos selles et nos petits kilos de Noël nous rappellent que les asados entre copains c'est bien meilleur que des sandwichs à l'avocat. Une fois les sacoches ficelées et les premiers kilomètres parcourus nous retrouvons le plaisir d'être dehors et d'avancer à petite vitesse sur la route de Cochamo. Nous connaissons déjà cette route pour l'avoir faite avec les copains en voit [...]
ure mais le climat patagonien est si changeant que deux jours ne se ressemblent jamais. Aujourd'hui nous sommes gâtés, comme si la météo voulait nous accompagner dans notre retour à la vie de cyclovoyageurs. Nous voyons Osorno, puis Hornopiren avec leur belle forme de cône et leur glaçage blanc sur le dessus. Le fjord de Cochamo est criblé de bouées et de filets de pêche. Nous rêvons de poisson. Il semblerait que l'eau soit pourtant vide de vie car une maladie sévit et tue tout les saumons. Je soupçonne les chiliens d'inventer cette légende pour se garder la bonne chair pour eux. On ne se laissera pas impressionnés. L'appétit de cyclistes est revenu et nous avons déjà nos adresses pour avoir écumé les lieux avec les copains. Nous emportons 3 petits filets de saumon fumés que nous dégustons sur notre table de camping. Nous sommes à la jonction pour la Junta où nous sommes allés faire une rando entre Noël et le nouvel an. On reconnait les braves qui en reviennent à l'épaisseur de la boue qui recouvrent leurs chaussures ! On pensait avoir marché un jour très boueux mais on constate que ça aurait pu être pire.

+2

Dromadaire
Puerto Varas (25m/D+631m) ‐ 13 déc. 2016

63 km

Puerto Varas, un charmant petit port qui nous tendait les bras après une route un peu plus longue

+45

Noël

+12

Martín a la ferme

+2

Fin de l'étape des copains
- Bellavista ‐ 17 déc. 2016
- Cabane des Noël ‐ 24 déc. 2016
- La junta ‐ 30 déc. 2016
Yerbas buenas (22m/D+589m) ‐ 10 déc. 2016

47 km
Puerto Octay (72 m/D+434m) ‐ 9 déc. 2016

66 km

+17

Quelques gouttes s'invitent à la fête

CopineCool: Thelma

Thelma est venue en décembre 2016 au Chili de Puerto Fuy à Puerto Varas pendant 13 jours. Elle en aura parcourus 9 pour parcourir 469 km et 5978 mètres verticaux.
Entre lagos (184m/D+566m) ‐ 8 déc. 2016

67 km

+2

Au dernières lueurs

Les RoueCoolers by Mimi

Souvenir de cette super soirée saucisses party pour fêter les 27000 km de nos RoueCoolers. J'ai envie de dire que le meilleur de cette semaine éclair passée aux côtés de nos RoueCoolers c'est les soir...
Zone franche (885m/D+932m) ‐ 7 déc. 2016

50 km

Voilà 5 jours que nous (Flo, David, Thelma, Mimi) pédalons avec Lorraine, Bruno et Bono. C'est du sport - même si pour eux on ne dirait pas - quelques cols qui restent accrochés au bout des Andes, des routes qui ondulent comme dit Lorraine (comprendre un enchaînement de montées et descentes). Les pauses n'en sont que meilleures les premiers jours, et j'en viens même à aimer l'effort au bout de quelques jours. Mais le voyage de Lorraine et Bruno c'est aussi la vie sauvage! J'adore. Petit [...]
e routine de la journée, avaler les km en vélo, trouver un spot pour dormir, faire le feu, essayer de pêcher, finalement opter pour un risotto dont seules Mimi et Lorraine ont le secret, discuter, s'endormir et repartir! Ce voyage c'est reapprendre la vie simple et nature, et tous les bonheurs du plein air. Les étapes sauvages sont les plus belles. Parfois un peu d'hésitation (surtout parmi les novices ) "et si on se faisait un petit camping histoire d'avoir une douche chaude?" Mais Bruno veille au grain: profitons au maximum des étapes sauvages quand c'est possible, nous aurons tout le temps de retrouver la civilisation. Et il a raison, que c'est bon la lumière du soir sur le lac sans bruit ni personne autour. La brume qui se lève, les truites qui nous font la danse du ventre sans se laisser attraper. Le voyage de Bruno et Lorraine c'est aussi tailler le bout de gras avec le douanier, les autres cyclistes, la nana du supermarché, bref, Lorraine c'est la professionnelle du papotage et va à la pêche des bonnes informations avec une aisance impressionnante, anglais, espagnol, français, rien ne l'arrête c'est une papoteuse hors pair et une débrouillarde multifonctions. Notre Brubru on l'a retrouvé grandit, serein, avec un stock de confiance qui fait plaisir et des envies d'aventures sédentaires et collectives. On l'a vu amoureux de sa Lorraine. Et nous Mimi, Thelma, Bono, David et Flo on a essayé de se fondre dans ce magnifique voyage pour profiter au maximum de cette aventure. Merci les copains pour ce bout de chemin inspirant et vivifiant. Thelma nous parle encore de Colette (c'est à dire Lorraine), et de Carole sa carriole, et nous on garde la chaleur des feux de bois dans nos coeurs pour mieux passer l'hiver. Love love Flo

+22

Entre deux pays

CopineCool: Floflo

Floflo est venue en décembre 2016 au Chili de Puerto Fuy à Puerto Varas pendant 13 jours. Elle en aura pédalés 8 pour parcourir 423 km et 5978 mètres verticaux.
Villa la angostura (721m/D+940m), Argentine ‐ 6 déc. 2016

61 km

Flo. Sans doute la plus belle étape de notre voyage, avec une journée qui commence par une grande descente qu'on descend à toute vitesse. Je me dis pourvu que la carriole ne se sépare pas ;) Puis la route serpente entre plusieurs lacs. Après quelques kilomètres entre les lupins et les genets, on s'arrête au bord d'une rivière turquoise, pour pique-niquer (traditionnel sandwich avocat, tomate, jambon, fromage), taquiner la truite, et se reposer. Les plus courageux se baigneront, les plus [...]
désinhibés montreront leurs fesses, souvent ce sont les mêmes. Difficile de repartir, mais le jeu en vaut la chandelle. On arrive après une longue après-midi à La Angostura, magnifique coin argentin. Ce soir on s'offre un camping ! C'est la bamboula, Bono veut absolument nous faire goûter le fernet, et nous prépare un asado digne de ce nom. On regarde Thelma du coin de l'oeil car le chien de garde traîne, et la propriétaire nous a averti qu'il pouvait être méchant. Très engageant! Après une bonne douche chaude, on se regroupe autour du feu préparé par Bruno et David, on sirote nos fernet, puis nos bières et enfin nos verres de vin! On parle engagement et vie à deux. Faute de bois et d'alcool, la soirée se termine à une heure raisonnable. On va se coucher en entendant les autres glousser de rire dans les tentes.

+19

Surprise de goudron
Camping villarino (831m/D+871m) ‐ 5 déc. 2016

53 km

+4

Route des 7 lacs
San Martin de los Andes (640 m/D+762m) ‐ 4 déc. 2016

42 km

CopineCool: Mimi

Mimi est venue en décembre 2016 au Chili de Puerto Fuy à Puerto Varas pendant 11 jours. Elle en aura pédalés 8 pour parcourir 406 km et 5347 mètres verticaux.
Camping Nonthue (704m/D+253m) ‐ 3 déc. 2016

20 km

+6

Lección una : ripio
Puerto Fuy (612m/D+975m), Chili ‐ 2 déc. 2016

45 km

David : Fuy ça sonne comme la fin de notre longue traversée du globe pour retrouver LoLo BruBru et Oliver. Derniers mètres en taxi, les yeux qui cherchent une bouille connue dans ce petit bout du monde. Lorraine nous a reconnu la première, elle accourt comme une folle. Allez Fuy c'est parti ! Fini la fin, c'est le début ! Les vélos sont vite sortis, hop en selle vers la plage et on devine au loin un BruBru calmement installé à nous préparer un premier "bivouacnue chez nous". Je retiens [...]
de cette très belle escale mon meilleur gâteau d'anniversaire en bivouac (Lorraine tu cartonnes :), Le soleil de plomb pendant la traversée en ferry en train de s'enfiler nos premiers sandwichs avocat au top.... Flo : et la découverte du pic à saucisses!

+8

En attendant les potos

CopainCool: David

David est venu en décembre 2016 au Chili de Puerto Fuy à Puerto Varas pendant 13 jours. Il en aura pédalés 9 pour parcourir 469 km et 5978 mètres verticaux.
Termas del Mediano (233m/D+897m) ‐ 30 nov. 2016

64 km
Camping du Lac (208m/D+976m) ‐ 29 nov. 2016

70 km

Nous pédalons dans un décor qui ressemble aux emballages des petits chocolats suisses. Nous pique niquons dans le jardin d'une belle maison de vacances qui a laissé une de ses portes sans clefs. La curiosité me fait pousser la porte, mais je n'ose pas trop explorer tous les recoins... Nous arrivons à la grande ville de Villarica. Nous y dormons au camping du lac, à deux pas du supermarché et d'une fraîche baignade. Nous ne pouvions pas rêver mieux. La mythique ville de Pucon est un peu [...]
plus loin mais dans une voie en cul de sac qui nous décourage à faire le crochet. La pression du prochain rdv commence à se faire sentir et nous ne pouvons plus faire d'écarts au programme.

+4

Interlagos
Cunco (325m/D+619m) ‐ 28 nov. 2016

86 km

Nous traversons successivement une forêt d'araucaria, puis une jeune forêt bien verte et enfin un triste bois brulé où raisonne le bruit de la tronçonneuse qui débite le reste des troncs calcinés. A Cunco nous trouvons un carré de pelouse dans une auberge qui loge des jeunes travailleurs impliqués dans des projets d'accès à la culture, d'environnement et de développement. Dans la joyeuse troupe il y a François qui vit à Santiago et bosse en ce moment sur un projet de vidéo pour [...]
des sculpteurs éducateurs qui ont ouvert un atelier temporaire pour les jeunes de Cunco. Nous partageons vin rouge et anecdotes.

+3

Dans la foret des Acauricas
Désolation des singes (1226m/D+1768m) ‐ 27 nov. 2016

68 km

Nous quittons notre prison de pluie et partons à l'attaque de ce beau col de volcan. Les rayons du soleil qui percent entre les nuages sont magnifiques. L'eau s'évapore des rochers et le brouillard se lève par nappe nous permettant de découvrir le paysage au fur et à mesure. Un grand bonheur éclate une fois que nous atteignons tous le mirador du haut! Il fait beau, des touristes nous offrent des bananes et les résultats du dernier match du PSG et nous avons devant nous une grande descen [...]
te! Des conditions rêvées pour dégainer le selfie stick du fond de la sacoche. La descente sur chemin de terre se transforme vite en asphalte et en moins d'une demie heure nous perdons 1000 m et gagnons 10 degrés. Comme après chaque descente, il y a une montée et on s'y attele avec courage pour atteindre Lonquimay au plus vite pour déjeuner. C'est fête, nous déjeunons au restaurat et remplissons les sacoches pour un dîner trappeur. Nous repartons pour la troisième montée de la journée pour nous trouver un petit coin de camping. À vouloir trouver la perfection, on repousse à chaque fois un peu plus et on finit par se rabattre sur l'option la plus proche alors que la nuit arrive! Olive fabrique des broches à saucisse de compet et on se régale de "choripans" au chimichurri.

+9

Mont Navidad, c´est cadeau!
Lac du monde engloutti (1200m/D+1260m) ‐ 26 nov. 2016

43 km

Nous partons de bon matin pour une étape à la fin pas très bien définie. La raideur des chemins, le revêtement des routes et la météo changeante ont eu raison de toutes nos capacités de planification. Ce qui est chouette, c'est qu'il y a de l'eau partout au Chili, alors nous arriverons bien où nous arriverons ! La journée se déroule en ondulant dans la verdure d'un réservoir d'eau à un autre sans épreuves particulières. À la fin de la journée, la pente se raidit, le paysage dev [...]
ient minéral et nous voilà tout à coup dans des champs de lave! Pas franchir le rêve pour bivouaquer! On trouve tout de même une petite terrasse d'herbe entre un lac et la route, à l'abri des regards. Bingo! Les nuages se forment au dessus de notre tête et ne nous laissent pas trop le temps d'hésiter. Il fait froid, nous sommes au fond de notre panier de provisions et de notre bouteille d'essence de cuisine. On optimise donc les mouvements, le temps dehors et le temps de cuisson, et hop au lit! Si j'avais su que le lendemain nous allions passer la journée au même endroit, enfermés dans ces 2 petits mètres carrés de toile de tente, je n'aurai peut être pas été si pressée de me coucher. La pluie se met à tomber à 20h et ne s'arrête que 15 minutes le lendemain à 20h pour reprendre de plus belle! On alterne coinche, boulimie de bonbecs et sieste en imaginant la boue qui va freiner nos pneus les jours suivants.

+3

24h chrono

CopainCool: Bonituna

Olivier est venu de Novembre 2016 à Janvier 2017 de Mendoza en Argentine à Cochamo au Chili pendant 64 jours. Il en aura pédalés 34 avec nous pour parcourir 2128 km et 26 039 mètres &nbsp
Prairie des Ours (747m/D+1419m) ‐ 24 nov. 2016

46 km

Nous décidons de faire toute la partie facile de la route le matin pour prendre notre pause déjeuner devant l'obstacle tant redouté de notre itinéraire. Nous mangeons un vrai petit festin encore plus festif que prévu grâce au copain chauffeur livreur dOlive qui s'est arrêté à notre niveau 2 fois dans la journée pour nous donner des pommes, des bananes, 2 six-packs de lait à la vanille et au chocolat!! Trop sympa! Dommage que ça arrive au fond du canyon avant une traversée de pont de [...]
singe et une séance de musculation du haut du corps à pousser nos vélos à la verticale sur 3 kilomètres... Dans une pause pour reprendre notre souffle, Olivier me raconte que ses amis cyclovoyageurs ont poussé 2 jours entiers leurs montures pendant leur lune de miel au Kirghizistan. J'ai du mal à imaginer le cauchemar car au bout de 1 heure je suis rincée ! Le chemin s'élargit, les nuages s'assombrissent et nous arrivons dans une jolie prairie juste à temps pour monter le camp, sauter dans le lac et comparer l'imperméabilité de nos goretex avant la tombée de la nuit.

+10

Biketrying
Termas del Avellano (567m/D+1098m) ‐ 23 nov. 2016

72 km

Nous commençons le tronçon aventure de notre itinéraire chilien. Nous avons prévu de traverser la région des Acauricas en 4 jours par les chemins de traverse. C'est un plaisir de quitter l'asphalte et de retrouver la tranquillité des petites routes de terre. Nous zigzaguons entre les lacs, les réservoirs pour remonter la rivière Bio Bio. L'occasion est parfaite pour se tester à la pêche et Bruno s'attèle avec sérieux à ce qui deviendra bientôt une passion. Olivier et moi profitons [...]
de ce temps pour nous baigner et bouquiner, tout en regardant Bruno du coin de l'oeil qui finit toujours par coincer un hameçon sous une pierre ou s'emmêler dans le fil de nylon. Ce sont les débuts! Nous campons sous un cerisier qui nous nourrit au dessert et au petit déjeuner. La madame qui habite en face nous fait remarquer que nous les cueillons pas assez mures et que nous ferions mieux de venir de son côté du terrain où elle a des cerises à ne plus savoir quoi en faire!
Santa Barbara (264 m/D+614) ‐ 22 nov. 2016

81 km

+9

Au fil de l´eau
Yungay (284m / D+ 439m) ‐ 20 nov. 2016

47 km

Balle neuve
El Carmen (255m / D+ 406m) ‐ 19 nov. 2016

108 km

Nous engloutissons près de 80 km avant le déjeuner, ce qui fait qu'Olivier se fait engloutir par la fatigue à sa sieste du déjeuner. Les derniers kilomètres se font sur une jolie route de campagne bordée d'arbres fruitiers et de bosquets de roses et de pivoines. C'est le printemps ! Arrivés à El Carmen, nous trouvons le camping municipal. Nous sommes samedi, et les chiliens sont tous derrière leur barbecue. Une joyeuse troupe nous accueille et nous offre des choripans (hot-dog ++). Nous [...]
faisons connaissance et ils nous vantent la beauté de leur pays. Ils connaissent un coin 1000 fois plus beau pour camper avec de l'eau cristalline, turquoise et les Andes enneigées dans le fond. Ils veulent tellement qu'on y aille, qu'ils nous font monter dans leur pick up, nous arrête à la supérette pour qu'on fasse des provisions et nous conduisent 10 kilomètres vers leur el dorado. Nous arrivons au bord de la même rivière, sous un pont avec des groupes de chiliens et des tas de canettes et autres déchets. Ce n'est pas tout à fait aussi "espectacular" que ce qu'ils disaient mais c'est parfait pour la nuit! Ils reviennent le lendemain a 10h pour préparer le barbecue du dimanche qu'ils souhaitent partager avec nous. Nous prenons quelques photos avec leur selfie stick et filons à l'anglaise.

+4

L'amour est enfant de boeme
Parral (169m / D+ 256m) ‐ 18 nov. 2016

89 km

Parral ne sera qu'une escale express d'autoroute avec tout le charme associé... nous dormons dans une résidence de travailleurs, mangeons au flunch et repartons de bon matin, bien déterminés a sortir de l'autoroute au plus vite.

Route 5
DomoHouse Lago Colbun (429m /D+ 473m) ‐ 17 nov. 2016

64 km

Nous quittons l'asphalte après une matinée de TTGV (train train à grande vitesse) pour emprunter une magnifique piste qui longe le lac Colbun. Les petites fermes de bord de lac, les chevaux sauvages et la lumière de fin de journée nous font rêver ! Nous voudrions emménagé là ! A la recherche d'un toit pour le soir nous rencontrons Cristian qui s'est construit un toit assez atypique. Il vit dans une maison faite de 2 dômes où il a tout fait lui même. Nous partageons sa table et teston [...]
s la maison en tant qu'invités avant sa mise en ligne sur Airbnb. C'est validé !

+4

Experience Inuit
Termas el Medano (926m / D+ 1419m) ‐ 16 nov. 2016

95 km

Nous traversons la cordillère sous un grand ciel bleu et un vent relativement clément. Pour mettre toutes les chances de notre côté, nous sommes partis à 6h38 du matin (super perf pour notre équipe de bavards et de buveurs de café). Nous découvrons les sommets enneigés et de l'autre côté de la frontière un magnifique lac volcanique: le Maule. Le volcan est d'ailleurs en activité et l'eau monte en température chaque année. Nous nous arrêtons avant la guérite des douaniers chilien [...]
s pour manger tout nos produits frais qu'ils s'apprêtent à nous chiper. Nous ne sommes pas les seuls à avoir d'idée et on se retrouve à faire un festin avec les restes des généreux argentins ! Les douaniers sont en effet aussi chiants que leur réputation laisse présager. Nous arrivons à 15h et devons attendre 16h pour être reçus alors qu'il y a déjà une longue file de voitures et que les douaniers se tournent les pouces dans leurs bureaux. Nous devons ensuite chacun passer à l'étape passeport, puis déclaration des vélos avec référence et couleurs, signature de la charte des produits à ne pas importer au Chili et enfin fouille intégrale des sacoches! Nous avons chacun réussi à sauver des vivres illégaux : Olive avec des fruits secs dans les poches, moi des graines dans le décolleté et Bruno des lentilles en séduisant le préposé a la fouille. Du poste de douane nous découvrons un tout nouveau paysage et nous emerveillons en descendant la vallée du Condor jusqu'à de jolis paysages d'alpages parsemés de jolis petits chalets en bois. Nous choisissons de camper aux sources chaudes. C'était sans compter qu'il fallait descendre des escaliers et traverser une passerelle. Le jeu en vaut bien la chandelle et nous profitons d'un sauna naturel avant le dîner.

+10

Le saut de l'Andes
Las Loicas (1605 m/D+ 528 m), Argentine ‐ 15 nov. 2016

36 km

Le vent ne s'est pas calmé du tout au petit matin. Nous commençons un véritable combat contre les éléments et avançons péniblement en combat les rafales pour garder notre équilibre et ne pas se faire aveugler par les mini tornades de sable. Nous ne parcourons que 35 km et nous sommes pourtant crevés comme après une journée de 100 bornes! Paola et Charlie qui ont rencontré Pierre il y a deux jours nous attendaient. Ils nous invitent à prendre le goûter dans leur cuisine accolée a [...]
u Puesto de Salud. Ambulancier et infirmière, ils sont collègues de longue date et cohabitent 20 jours par mois dans la bonne humeur.
Bardas Blancas (1487 m/D+ 801 m) ‐ 14 nov. 2016

70 km

Nous avançons contre le vent vers la cordillère. Ce soir c'est Super Luna et la météo, de concert avec les astres, a décidé de mettre le paquet. Par chance notre ami Johnny, éleveur de truites rencontré il y a quelques jours, nous a invité à squatter son " camping" en son absence (il est de garde auprès des truites). Nous nous faufilons dans le terrain vague où un chien de garde aussi bonne pâte que son maitre nous accueille en remuant la queue. Nous rentrons dans un petit abri d'o [...]
ù nous entendons le vent se déchaîner à en arracher la signalisation. Pitié que le vent se calme d'ici le matin!

+3

Au camping a Joni
Malargüe (1434m / D+ 119m) ‐ 11 nov. 2016

53 km

On s'installe dans une auberge où on se sent comme chez nous. Gustavo et Roxana nous laissent les rênes de leur cuisine et on en profite pour tout utiliser ! L'équipe se divise. Pierre part devant, pressé par le temps et nous restons à profiter de Malargue : une virée à l'hôpital prendre une petite photo de l'épaule de Bruno (RAS), une visite de l'observatoire des rayons cosmiques (oui oui on a même compris) et bien sûr la boucherie et le caviste!

+4

Chilling in Malargüe
El sosneado (1603m / D+ 874m) ‐ 10 nov. 2016

62 km

L'étape était un peu ambitieuse. Nous arrivons sur les rotules au Sosneado où une station service nous attend avec des cocas de frigo et le wifi. Nous nous connectons juste 5 minutes, assez pour découvrir que pendant qu'on pédalait le nez en l'air Trump est devenu président. Nous trouvons un grand carré d'herbe derrière la ferme d'élevage de truites. Johnny, en charge de surveiller les bébés truites, partage sa cuisine avec nous. Il est ravi d'avoir de la compagnie pour siroter son [...]
gros rouge entre le télé et la radio en stéréo. Bien que "le falta un jugador" (il n'a pas la lumière à tous les étages), il s'y connait en savoir vivre et en hospitalité. Johnny partage son steak et offre sa chambre pour qu'on s'y repose. Pour le steak ok, mais pour la chambre non merci Djoni.
La Jaula (1530m / D+ 1125m) ‐ 9 nov. 2016

87 km

La Antigua 40 serpente et ondule d'un canyon à l'autre. De vraies petites oasis où l'on se repose à l'ombre avant de reprendre la pénible piste de sable et de gravier en plein cagnard. Le moral des troupes ne va pas fort. Les douleurs des uns et des autres ressurgissent : une épaule douloureuse et quatre genoux qui grincent... L'ambiance est un peu tendue et la distance se crée entre les bicyclettes. Tout le monde a hâte d'arriver a la Jaula (prison...). Après 8h de vélo nous arrivons d [...]
ans ce mini hameau bien plus accueillant que son nom laisse présager. Nous campons dans la cour de l'internat de campagne.

+6

Sandy long day
Casa del gaucho (1284m / D+ 441m) ‐ 8 nov. 2016

61 km

Danilo nous a convaincu d'un autre itinéraire que celui que nous avions prévu. Nous avions du mal à nous lancer dans l'aventure de la "Antigua 40" car nous avions peu d'informations sur les points d'eau. Danilo nous rassure et nous voilà partis pour l'aventure. Avant de quitter l'asphalte et la vie commerciale, on engloutit 4 empanadas et 3 litres de cocas. Le désert est bien moins hostile que prévu. Nous sommes entre la cordillère et les plaines infinies le long d'un joli ruisseau où [...]
ici et là quelques fermes se repèrent grâce aux arbres les entourant. On décide de se mettre face à un de ses "puestos". La magie du voyage et des imprévus opère. Un gaucho nous propose d'utiliser l'eau pure de son puit, puis se ravise et nous propose d'occuper une petite maisonnette avec cuisine, rien que pour nous ! On rencontre tous les membres de la famille qui défilent et nous offre tour à tour des oeufs frais de la ferme, des petits pains chauds faits maison, des tisanes d'herbes séchées et un panetone! Bono se met au fourneau du premier risotto d'une longue série et nous dormons sur nos 2 oreilles a l'abri du vent qui soufflera si fort la nuit qu'il coupera l'électricité.

+7

Antigua 40
Vista Flores (989m / D+ 689m) ‐ 7 nov. 2016

73 km

Le camping bondé la veille avec un concert géant comme dans le parc de la Courneuve début septembre est absolument vide de bon matin. Le gérant vient jusqu'à nous en scooter pour nous proposer une douche chaude. Malgré le petit faible de Pierre pour une hygiène personnelle irréprochable nous levons le camp avant que les thermostats aient eu le temps de chauffer. Nous grimpons sur de l'asphalte en direction de la ville touristique de Manzano Historico. A l'entrée de la ville, Bono se f [...]
ait tenter par une pause gourmande dans une boutique qui vent que des douceurs. La belle Gauchette est charmante et généreuse ! Nous repartons avec nos emplettes et un pot de Dulce de leche de chèvre en cadeau! On profite d'une belle pause pique nique au bord d'un ruisseau frais où on se rafraichit. On est bien mieux là que sur l'une des 2500 tables de pique-nique parillada que la ville met à disposition des touristes. La vue est hyper belle, nous sommes au pied de la cordillère. Nous avons tous envie de nous y lancer pour profiter de la fraîcheur et la variété des paysages. C'est sur que de l'autre côté, vers l'est, les perspectives sont plus ennuyeuses: une belle pente douce vers les horizons chauds et sans fins de la pampa. On se lance quand même dans la descente, en donnant rdv à la cordillère dans quelques jours. L'asphalte est lisse, le vent en notre faveur et la pente optimale! On dévale tellement vite qu'on rate plusieurs beaux domaines viticoles où se font des dégustations. De toute façon, les domaines nous impressionnent un peu avec leur architecture ultra moderne et leur vigil à l'entrée. Arrivés à Vista Florès nous partons a la recherche de Danilo que nous avons rencontré la veille lors de sa sortie VTT dominicale. Il nous accueille à bras ouverts dans sa petite piaule d'étudiant. Manifestement Danilo n'est pas trop un homme d'intérieur. Ce qu'il aime, c'est aller jouer dehors! À peine nos vélos sur la béquille, il nous propose de faire une rando nocturne, un rappel et un asado! Nous sommes un peu crevés pour imaginer une soirée sport mais ravis à la perspective de partager un asado avec un argentin! Master class grillades, Bono et Bruno prennent des notes, Pierre observe avec curiosité les constellations de cette hémisphère et moi je bois les paroles du beau Danilo qui nous raconte ses aventures de montagnes.

+4

Route des vignes vers chez Danilo
San José (1262m / D+ 1036m) ‐ 6 nov. 2016

62 km

Olivier: ""C'est beau, c'est magnifico!" Les bizuts commencent à prendre leur pied sur des routes plus à l'ecart et font également connaissance avec le ripio, petit nom charmant pouvant distinguer tout type de route non bitumée allant de la route en terre à la route de sable en passant par le route de gros cailloux. On rencontre ce jour-là Danilo sur son VTT, qui nous propose de passer chez lui sur notre route à Vista Flores si nous avons besoin d'un endroit pour dormir."

+3

Rencontre avec Danilo
Potrerillos (910m / D+ 1395m) ‐ 5 nov. 2016

65 km

Olivier: "La RoueCool team a retrouvé Oliv et Pierre dans une effusion de bières, de vins et de dulce de leche. 2 jours plus tard il est temps pour l'équipe de reprendre la route et de former les nouveaux venus. Après une sortie de ville plutôt agréable à l'ombre des peupliers, la montée vers le barrage de Portrerillos le samedi matin, c'est l'autoroute des vacances avec un soloeil de plomb. Bruno, largement en tête du peloton, hésite à nous faire prendre un chemin de terre pour ro [...]
uler à l'écart de toutes ces voitures. Perdu dans ces hésitations, mais à l'abri des regards moqueurs, il fera une petite embardée solitaire : Butume 1 - Bruno 0 Un bon pic-nic à l'ombre de 3 feuilles d'arbuste à côté de la nationale en plein caniard et Olivier demande une sieste que Bruno avait déjà validée par quelques ronflements : Insolation 1 - Olivier 0 Bitume 2 - Bruno 0 La dream team repart vers 16h et rêve déjà d'un camping sauvage au bord de la retenue d'eau et d'un bain frais... 17h30: on se contente de l'ombre des arbres d'un camping et d'une bière bien fraîche."

Bizutage des Schtroumpfs
Mendoza ‐ 2 nov. 2016

25 000 km pédalés, 1 000 offerts! A Salta, nous sautons laborieusement dans un bus apres avoir negocié et payé cher le chargement de nos vélos. Les 20 heures pour aller a Mendoza passent vite, nous nous sentons comme dans l'avion dans nos fauteuils en cuir derriere un ecran avec des films et des petits plateaux repas. Nous sommes pressés d' arriver a Mendoza pour retrouver notre copain Olvier et pour boire du vin a gogo!

Preparation au decollage
Finca anniversaire (1525m / D+ 95m) ‐ 31 oct. 2016

105 km

Bruno fete ses 34 ans pour l'occasion nous mangeons un petit dejeuner de fete avant de terminer cette grande descente qui nous fait atterrir dans la chaleur de la vallée! Le paysage change a toute allure et nous passons de la secheresse jaune du Puna, au cactus pour atterrir dans une vallée avec des fleurs et des arbres! Le vent est chaud, les criquets chantent, les vieilles voitures roulent dans une fanfare de grincement et le temps semble figé dans les années 80. Bienvenidos en Argenti [...]
na! Les souvenirs reviennent en rafale dans les yeux de Bruno et il est tres content de raconter a qui il veut l'entendre que "Il y a 15 ans, quand j'etais jeune, j'etais etudiant a Buenos Aires". Le poids des années ne semblent pas trop lui peser! Nous allons passer 24 heures de luxe dans une auberge confortable ou nous sommes recus comme des rois. Les hotes aiment tellement notre histoire de voyage qu'ils nous gatent en nous offrant une suite, 2 bouteilles de vin et un magnifique gateau d'anniversaire!

BG3110
Las Cuevas (3401m / D+ 1048m) ‐ 30 oct. 2016

112 km

Nous sortons du monde sauvage pour retrouver l'asphalte, la ville et surtout la descente du siecle! Apres 90 km de montée et d'ondulation nous sommes devant la plus grande descente de notre voyage: 3000 m a perdre en 130 km! Un vrai toboggan! Seule la tombée de la nuit nous arrete. L'odeur du pain chaud nous guide... Nous tombons sur un couple qui a l'habitude d'avoir des cyclistes de passage. Nous en connaissons en commun. Nous degustons leurs petits pains de Todos Santos dans leur petite c [...]
uisine avec une tisane avant d'aller nous coucher dans une tente secouée de rafale de vent. Cette fois-ci, il ne s'arretera pas pour la nuit.
Olacapato (4040m / D+ 423m) ‐ 28 oct. 2016

65 km

Nous passons 48 heures a l'auberge de Doña Emma pour remettre d'aplomb le ventre de Bruno avant sa fete d'anniversaire. Pour une fois que ces clients ne sont pas de passage que pour une nuit, elle est ravie! Nous tombons le jour de confection des petits pains pour Todos Santos que nous degustons a la sortie du four.

+5

Group ride
Douane Argentine (3854m / D+ 925m) ‐ 27 oct. 2016

70 km

Le vent qui poussait si fort dans notre dos hier est bien calme aujourd'hui et lorsqu'il se reveille ce n'est pas pour faire equipe avec nous. Nous confrontons donc les 2 cols de la journée avec le vent de face! Nous passons une mine, un camp de gendarme et arrivons en fon de journée au poste de douane. A chacun de ces campements, des hommes vivent au milieu de nul part dans des cadres magnifiques avec pour tache principale la veille... Ca en rend certains tres accueillants d autres moins! A [...]
la frontiere, les douaniers sont hyper sympas. Ils ont un babyfoot dans l´entrée, des supers batiments neufs tout confort et une paix royale! A 17 heures, nous sommes les premiers a passer la frontiere (et les derniers). Le douanier argentin se trompe en oubliant de changer la date de son tampon, nous rentrons au Chili donc avant d'etre sortis d'Argentine: une petite rature et c´est reglé! Les gendarmes mettent a notre disposition une maison avec dortoirs, douches chaudes, wifi et cuisine equipée! C´est super, il ne manque que l'eau douce... Nous allons finir par prendre gout au café salé!

+3

15 ans plus tard
Salar aguas calientes (4000m / D+ 1177m), Chili ‐ 26 oct. 2016

68 km

La journée est magnifique! Elle commence peniblement par une montée sur asphalte qui semble infinie mais nous atteignons bientot les hauteurs fraiches et sauvages des Andes que nous cherissons tant. Le chemin devient moins raide, bien plus sableux et surtout bien plus beau. Nous ondulons entre les montagnes dorées sous un énorme ciel bleu. Le vent souffle dans notre dos et nous pousse fort sur la tole ondulee en direction de notre campement. Nous allons tellement vite que nous envisageons de [...]
doubler l'étape! Malheureusement l'estomac de Bruno et le porte bagage de Tony ne sont pas de cet avis. Apres une demie journée a se faire secouer, les deux necessitent une pause. Le bord du Salar est magnifique avec des bandes d´eau, de sel, de roches oranges et de flamands roses. Nous ne sommes pas les seuls a trouver que c est un lieu de camping idéal et nous voila a nouveau en troupeau de cyclistes a chercher l´abri du vent derriere le meme rocher! On compare materiel, recette de camping et on partage du thé a l'eau salée.

+5

Ca gaz !
Socaire (3218m / D+ 1074m) ‐ 25 oct. 2016

92 km

C´est reparti et a nouveau a trois! Nous avons reussi a convaincre Tony d´emprunter le fameux Paso de Sico. Apres le cauchemar de sable du Sud Lipez, nous sommes étonnés que ses pneus lisses et fins oublient si vite et soient prets a repartir pour une aventure hors asphalte. Nous sommes ravis de faire equipe et les uns comme les autres nous glissons quelques friandises supplémentaires a partager dans nos sacoches. La fete du gang des cyclistes ne fait que commencer car lorsque nous arriv [...]
ons a Socaire apres une longue journée de ligne droite sous les tropiques (la derniere! nous passons le tropique du Capricorne dans la journée) nous tombons sur 5 autres cyclistes: 2 autrichiens, 2 allemands et leur fils a dreadlocks de 5 ans. Nous ne ferons pas équipe pour pédaler car chacun a son rythme (les autrichiens sont prets a 7 heures tapantes et les allemands s´arretent pour jouer et ramasser des batons) mais nous nous retrouvons le soir aux memes bivouacs.

Through the desert on a horse with no name
San Pedro de Atacama (2422m / D+ 796m) ‐ 22 oct. 2016

99 km

L'étape du jour commence par une overdose de pancakes, yaourts, céréales. Les backpackers de la chambre d'à côté ont été malades toute la nuit et peinent à avaler leur petit déj. Nous passons comme des vautours et laissons les tables propres: plus une miette! Nous avons bien raison de stocker les calories car aujourd'hui nous avons l'ambition de boire une bière pression au Chili. Il faut donc parcourir 100 km, passer 2 cols et une frontière ! Le vent se lève à 7h30, le porte baga [...]
ge de Tony se casse à 9h, mais nous restons confiants. Un gardien de parc nous met à l'abri dans son bureau le temps d'un pique nique. Nous devons tout manger, sinon les douaniers chiliens risquent de nous chiper nos vivres. Nous longeons la belle lagune blanche et contournons le cône parfait du volcan Licancabur et arrivons sur le versant chilien pour la récompense dont nous rêvons depuis longtemps : 50 km de descente sur asphalte pour passer de 4000 à 2000 m! Le vent nous rend les derniers kilométres de plat un peu difficiles mais Tony et Bruno roulent en gentlemen et m'abritent tour à tour du vent. Nous arrivons encore emmitouflés sur la place de San Pedro. 3 petits indiens dans la ville, nous ne portons pas la tenue adaptée aux 25°C et sommes captivés par toit ce qu'on voit: Wi-Fi, happy hours, agences de voyage avec des VTT treks, boulangerie française et glaciers... On pose nos sacoches et on file droit vers le bar! Ce soir c'est la fête!

Bienvenido a Chile
Thermes de Polques (4400m / D+ 816m), Bolivie ‐ 21 oct. 2016

59 km

Notre dernière étape sur la route des lagunes nous fait passer à 4900m. À l'approche du col, nous ne faisons pas les malins. Nous avons les jambes en coton. Il nous faut de l'oxygène et des calories! Après une matinée très difficile nous profitons d'une après midi tout en douceur. Une grande descente avec vent dans le dos sur une route presque bonne. Ce grand toboggan nous fait atterrir au bord du plus beau lac: Chalviri. La lumière est magnifique et le mélange de couleurs digne d'un [...]
e aquarelle. Pour couronner le tout, il y a des sources chaudes! Nous detendons nos corps sales et endoloris au coucher du soleil dans de l'eau à 45°C. Un gentil péruvien nous rejoint avec une super playlist des années 80. On se demande s'il y a un meilleur endroit où être sur terre. Nous allons nous coucher dans une chambre spéciale cyclistes. À 5 pour 4 lits, les ronflements et les odeurs de vieilles chaussettes ne dérangent personne.

+7

Jour du bain
Laguna Colorada (4300m / D+ 233m) ‐ 20 oct. 2016

48 km

Nous sommes maintenant habitués aux difficultés de la route du sud lipez. Les obstacles ne sont pas plus faciles à franchir mais au moins nous pouvons réajuster nos objectifs d'étape et profiter de nos journées sans mauvaises surprises : c'est un fait il y a du vent et du sable dans le désert! Nous abritons sous l'arbre de pierre repris par Dali pour un pique nique de fête avec notre nouveau copain Tony. Nous passons les portes du parc Eduardo Avaroa dans les traces du tracteurs des tra [...]
vaux qui nous lissent un peu la route. Nous passons la nuit au bord d'une lagune dans un auberge où se mélangent cyclistes et backpackers. L'altitude leur coupe la faim, ce qui nous enchante. Nous rafflons tout les restes goulûment.

+5

Viento viene viento se va
Desierto (4519m / D+ 635m) ‐ 19 oct. 2016

38 km

Tony part devant avant 7h du matin. Il est très chargé et a des pneus fins. Il sait qu'il va pousser et préfère prendre un peu d'avance. La matinée est magnifique, sans vent et avec un grand ciel bleu. Les doigts mettent quelques kilomètres à se réchauffer puis nous voilà tous les trois à traverser le désert. Le jeu est de choisir la bonne trace de jeep pour avoir la meilleure surface. Chacun sa technique nous arrivons tous à l'hôtel du désert de bonne heure. Par curiosité nous de [...]
mandons le prix d'une chambre et allons nous cacher à l'abri du bâtiment des chauffeurs pour monter le camp. L'hôtel offre une vue panoramique sur le désert. Nous nous faufilons entre les vieux riches en train de dîner ou de prendre des shoots d'oxygène pour profiter de la chaleur des lieux. Nous retournons nous emmitoufler dans nos duvets et nos tentes. Au petit matin, le froid nous réveille avant les moteurs des jeeps. Le thermomètre affiche -7°C et les bouteilles d'eau sont solides...

+4

El desierto me atierne
Laguna Hedionda (4162m / D+ 909m) ‐ 18 oct. 2016

81 km

Nous partons de bonne heure pour éviter le plus possible le vent qui se lève tous les après midi. Pas de bol, aujourd'hui le vent se lève à 8h... nous combattons quelques kilomètres puis la route tourne et se met bien dans l'axe du vent, nous offrant 20 kilomètres de répit. Nous pique niquons derrière une dune des sandwichs sable fromage. Nous quittons l'axe du vent pour se lancer dans la route des lagunes! Le revêtement change du tout au tout. Nous devons choisir où mettre nos rou [...]
es: sable ou tôle ondulée. C'est un peu comme choisir d'être suivi par des canards toute sa vie ou d'avoir des jambes en mousse... on enclenche le petit plateau et on reste alerte sur la direction. Il va falloir prendre le pli car c'est le programme des prochains jours. Nous ne retrouverons de la route roulante qu'au Chili ! Nous voyons des traces de pneus devant nous. Tels des détectives on déduit le sens de circulation, les heures d'avance, le poids du chargement et la nationalité du capitaine. Nous rattrapons Denise et Dana, les américains et continuons à suivre les traces de Tony le français. La route difficile se transforme en cauchemar. Nous levons à peine les yeux pour voir la première lagune. Le vent se déchaîne, il fait froid, on pedale dans la semoule, le soleil se couche et la chaîne de Bruno se casse. Ma bonne humeur disparait et je passe les 10 derniers kilomètres à pédalouiller/pousser, soupirer et pester. Nous arrivons à la lagune hedionda et à l'eco-flamenco hôtel. Tony est là, aussi épuisé que nous, mais le sourire aux lèvres. Il aura mis 2h45 à faire les 10 derniers kilomètres. On se remonte le moral en partageant nos galères dans une petite salle que l'hôtel met généreusement à notre disposition. On s'y enferme pour se couper du bruit du vent, regardant juste de temps en temps au dehors le coucher de soleil sur les bancs de flamants roses. Les américains arrivent alors qu'on ne les espérait plus. La nuit tombe, ils sont crevés et découragés. Une bière ne suffit pas à leur remonter le moral : le lendemain ils prendront une jeep! On fait une super pyjama party avec Tony. C'est décidé, on fera équipe pour les prochains jours! Le credo de Tony est d'atteindre l'objectif de chaque étape de bonne humeur. On adopte son leitmotiv avec plaisir.

+5

Route des lagunas
Chiguana (3725m / D+ 185m) ‐ 17 oct. 2016

61 km

Nous remplissons nos sacoches de vivres. Nous savons que les prochains jours vont être durs et dépourvus de ravitaillement. Nous devalisons 3 supérettes. Hors de question de se nourrir de crackers et de thon, nous comptons bien maintenir notre réputation de cyclistes gastronomiques même dans le fameux et tant redouté Sud Lipez. Le poids d'une semaine de nourriture, les 2 jours d'eau et le vent de face ralentissent notre avancement. Nous mettons le pied à terre plus tôt que prévu. Nous [...]
arrivons dans un camp militaire qui ressemble à une cité de Schtroumpf avec ses bâtiments en forme de champignons camouflage. Les jeunes soldats nous accueillent dans leur dôme où nous pouvons monter notre tente. C'est un peu la pagaille à la caserne. Le chef doit quitter en urgence le camp car sa mère est décédée. A 30 kilomètres de tout en plein désert, les militaires n'ont pas de moyens de locomotion. L'officier tente de sauter dans le train en marche sans succès. En solution de repli, il part avec 5 soldats et leurs fusils pour arrêter un éventuel 4x4 qui passerait par là... les 6 militaires rentrent bredouilles 3 heures plus tard alors que la nuit est tombée. Pendant l'absence des autres un jeune soldat profite de notre présence pour s'épancher: ils n'ont presque plus d'eau, plus de gaz pour cuisiner, il faut ramasser du bois (dans le désert), chacun doit apporter ses piles pour ses lampes de poche et ils n'arrivent jamais à arrêter personne sur cette route pour faire des contrôles car les voitures circulent sur une largeur de 3 km sur une des 10 traces qui traversent le désert...

Millitaires
Colcha K (3820m / D+ 208m) ‐ 16 oct. 2016

93 km

Troisième jour de salar... je crois que je connais bien le paysage maintenant... après avoir joué au petit train, à rouler les yeux fermés et avoir raconté des histoires l'Atlantide sous la croute de sel, je suis à court de divertissement. Je passe les 40 prochains kilomètres liseuse calée dans la sacoche de guidon, absorbée dans les récits palpitants de Ken Follett qui me transportent dans les tranchées de la Somme et les mines du nord de l'Angleterre! De retour sur terre, nous pa [...]
ssons sous les jets d'eau: corps, vélo, linge. Balle neuve, en route pour le sud lipez!
Isla del Pescado (3725m / D+ 216m) ‐ 15 oct. 2016

104 km

Trois heures de sable et de tôle ondulée (merci le Dakar) nous mènent d'un salar à l'autre. Nous retrouvons le revêtement bien lisse des routes de jeeps avec plaisir. Cap sur l'île du poisson où nous passerons la nuit. Nous voyons l'île à plus de 40 kilomètres et perdons toute notion des distances dans cet étendu de blanc dépourvu de référentiel. On s'amuse à prendre des photos en jouant avec les échelles et les perspectives. À 30 kilomètres, l'île ressemble a une soucoupe v [...]
olante flottant à 20 mètres du sol, à 20 kilomètres elle semble être à 3 kilomètres et à 3 kilomètres elle semble être à 20 kilomètres... Nous révisons nos théorèmes de Maths pour essayer de calculer les distances avec justesse : hauteur de l'île, rayon de la terre, sinus, cosinus, Thalès et Pythagore sont au rdv. Nous pourrions couper pour arriver sur l'île plus directement mais refroidis par nos mésaventures de la veille nous préférons la version longue. Dans le jeu des relais (celui de devant protège du vent, celui de derrière raconte des histoires), je prends le dernier relais en vent de face sans rien entendre des histoires de Bruno. Nous ne voyons pas un véhicule de la journée et arrivons sur notre île pour monter le camp dans un décor surréaliste. Nous reveillons dans un océan de blanc. La fraîcheur du matin nous donne l'impression d'être au ski alors que les cactus de l'île nous rappellent bien où nous sommes.

+4

Etat Uyuni
Salar de coipasa (3721m / D+ 278m) ‐ 14 oct. 2016

100 km

Nous allons rouler sur un salar! Celui ci devrait être suffisamment petit pour le traverser dans la journée et dormir sur la terre ferme le soir. Nous lisons toute la documentation que nous avons sous la main pour se préparer a la navigation sur salar. Les conseils sont simples: ne pas sortir des traces de jeeps. Nous nous promettons de garder cette règle en tête. Mon garde boue ne résiste plus aux secousses et se casse sur une série de tôle ondulée. Il est fendu mais ça ne l'empêch [...]
e pas de continuer à faire son boulot de garde boue ou de garde sel. Je prends 2 kilos de sel dans chaque roue. Nous rencontrons Dona Petrolina qui pédale entre son champ et sa maison. Elle nous propose de nous cuisiner de la quinoa de sa récolte. Nous ne refusons pas et pédalons joyeusement vers chez elle en écoutant ses prêches et ses histoires. A 60 ans, la petite dame est une tornade. En 2 minutes de délicieuses assiettes fumantes sont devant nous et Petrolina s'assit en face de nous pour nous abreuver d'histoires de famille, de voyageurs, de Dieu et d'eau potable. Elle nous recommande de prendre le même raccourci que le pasteur qui intervient dans les églises évangéliques des 2 côtes du salar. Les instructions sont flous mais la perspective de couper 20 kilomètres de trajet dans le sable de notre itinéraire nous fait rêver. Les conseils du matin sont bien loin et nous voilà qui partons au plus court dans le salar. La sensation de rouler à plat dans tout ce blanc est grisante. Nous avançons vite et dans la bonne direction jusqu'à ce que la surface bien dure du salar se transforme en marécage de sel... nous contournons... Bruno est inquiet pour nos pneus croutés de sel et moi pour la tournure que prend notre raccourci. Nos vélos se transforment en brise glace pour franchir les sillons de sel de 30 cm de haut tous les 50 cm... le vent se lève et nous avons l'impression de faire du près dans l'océan arctique entre les icebergs. Notre vitesse ne dépasse pas les 6 km/h et le raccourci nous fait toucher terre dans 25 km... un petit calcul mental plus tard la conclusion est sans appel: nous allons pas y arriver de jour. Nous changeons donc de cap pour prendre le vent dans le dos et rejoindre au plus vite des traces de jeep. C'est raté pour le raccourci, nous parcourons 20 km de plus que prévu mais dans une lumière magique à 30 km/h sur la lune. Nous campons en bord de salar.

+8

Sale y Pepe
Sabaya (3700m / D+ 879m) ‐ 13 oct. 2016

120 km

Nous sortons du Chili en traversant un dernier parc national. Le paysages sont magnifiques et la route suffisamment bonne pour qu'on puisse lever le nez du guidon. Les villages chiliens sont déserts : les maisons n'ont plus de toit et les slogans politiques sont périmés. Nous retrouvons la Bolivie avec plaisir. Le passage de douane me fait penser a la sortie de Singapour pour rentrer en Malaisie : 2 mondes... Nous arrivons sur l'asphalte et profitons d'un bon vent de dos pour rallonger l'é [...]
tape et se mettre aux portes du prochain salar. Dans la lumière du soleil couchant vous découvrons en contre bas le salar de coipasa.

Fugitif
Termas de polloquere (4279m / D+ 666m), Chili ‐ 12 oct. 2016

70 km

Nous avons l'impression de pédaler dans un reportage de national géographic. Nous découvrons notre premier salar et sas abords peuplés de vicunas, autruches et flamants roses. De toute la journée nous ne croisons qu'un garde forestier qui nous invite à prendre le thé et des gendarmes qui se soucient de notre survie. Le garde forestier est un rigolo, il nous raconte comment il a gagné un vélo en faisant une course contre un touriste italien. Son vieux vélo rouillé sans frein gagne le c [...]
ombat contre la rolls en carbone de l'athlète italien! Il est très fier de la robustesse acquise au cours d'une vie à 4000 m à gambader dans les pleines pour compter les autruches. L'eau potable est rare ici alors nous remplissons tous nos récipients chez le garde forestier. Malheureusement une poche de 2 litres fuit dans la sacoche de Bruno... plus beaucoup d'eau et une garde robe de trempée... Nous installons notre camp entre 3 murs qui nous protègent du vent. Ils ne nous protègent malheureusement pas du froid mais pour ça nous avons un lagon à 45°C où nous trempons au coucher et au levé du soleil pour emmagasiner des degrés. Nous sommes les campeurs les plus heureux du monde.

+10

Sourire
Guallatiri (4247m / D+ 711m) ‐ 11 oct. 2016

57 km

Le premier contact avec le Chili est un peu dur. Le passage de frontière ici est bien plus formel que tout ce que nous avons pu voir depuis les États-Unis. Ici il fait se présenter personnellement au guichet (nous avons l'habitude de partir seul avec les 2 passeports pendant que l'autre garde les vélos), remplir des fiches avec des questions pièges (êtes vous dealer de drogues, tueur en série ou atteint de maladies contagieuses) et passer les bagages dans un détecteur. Je mets donc innoc [...]
emment mes sacoches sous les rayons X. "Mais vous transportez 6 oeufs, des bananes, 2 carottes, un oignon et des petits pois?". J'ai l'impression d'être une fraudeuse très dangereuse. Je leur réponds que oui, c'est bien le contenu de mon sac et mes réserves pour les 3 prochains jours où nous ne croiserons pas de ravitaillement. Le douanier s'empare de mes oeufs et de mes carottes alors que je m'agrippe à mes bananes comme si c'était le fruit de mes entrailles. Je n'arrive pas à formuler ma phrase, les sanglots montent à l'idée d'être privée de mes trésors qui vont rendre l'avoine, le riz et les pâtes moins fades. Je tourne les talons sans me retourner pour voir mes bananes se faire mettre sous clef dans un caisson métallique. Bruno tente de me faire dédramatiser mais réalise vite que je suis inconsolable. Il part donc avec bravoure négocier avec les douaniers et revient avec le butin. Un petit peu plus et il récupérait aussi les pommes des précédents voyageurs... Nous partons donc, sacoches chargées et esprits soulagés sur un petit chemin de terre qui nous éloigne vite du bruit des moteurs et des contraintes administratives ! Nous pique niquons aux sources chaudes une bonne soupe au souffre et un bon bain. Le pays est splendide. Nous sommes seuls au monde entre les volcans et les troupeaux de vicunas. Il fait bien froid pour camper et l'auberge du parc est bien au dessus de nos moyens. Nous nous réfugions chez les gendarmes qui préparent une soiree de fête derrière l'écran plat qui diffuse un match de foot. Les gendarmes ont le ventre rond et les joues roses. Nous puisons un peu de chaleur au coin de leur poêle et partageons leur soirée saucisses frites. Nous sommes couchés à 22h alors qu'ils continuent la fiesta jusqu'à 2 heures du matin. Lorsque nous partons le lendemain à 8h, les ronflements font encore vibrer les murs du dortoir et seul le gendarme de garde est debout les yeux mi clos rivés sur la tasse de café chaud que nous lui préparons.

+4

Carabineros
Tambo quemado (4324m / D+ 1027m), Bolivie ‐ 10 oct. 2016

94 km

Les tours de pédale nous rapprochent du volcan que l'on contourne pour admirer toutes ses facettes. Le ciel est avec nous et nous fait un levée de rideau progressif sur ce paysage de brochure d'aventure. De la carte postale nous sommes projetés dans une ville frontière où tous les camions se sont donnés rendez vous pour un concerto de pot d'échappement et de klaxons. Nous nous mélangeons à la foule de conducteurs bougons, coincés avec leur chargement à la frontière pour une soirée [...]
étape de routier. Demain nous serons au Chili pour traverser 3 parcs nationaux!

+2

Sajama
Curahuara de Carangas (3885m / D+ 873m) ‐ 9 oct. 2016

108 km

Nous avons beaucoup de mal à nous arracher de la Paz. Nous y sommes bien et pour quitter la ville, il faut grimper 500 m entre les pots d'échappement. On décide de s'extraire de ce trou douillet en bus pour nous éviter les difficultés des premiers kilomètres et nous propulser dans la prochaine aventure. Le bus nous dépose à un carrefour et nous voilà a nouveau cyclovoyageurs. Une grande ligne droite nous mène vers le beau cône glacé de blanc du volcan Sajama. Le cône est encore loi [...]
n quand nous bifurquons à la recherche d'une auberge et d'un bon lama rôti.

Jour de reprise
La Paz (3743m / D+ 620m) ‐ 2 oct. 2016

94 km

La Paz se découvre au dernier instant. Nous traversons la ville de El Alto qui bouillonne d'activités et de circulation. On se croirait porte de Clignancourt un dimanche de marché aux puces. L'ambiance porte de Clignancourt dure 10 km jusqu'à ce qu'on atteigne le bord du précipice. Tout à coup, nous découvrons La Paz, ses pentes, ses téléfériques et son ambiance calme en comparaison à sa banlieue. On se jette dans le bol à grande vitesse découvrant un mélange de favelas de Rio, de [...]
Montmartre et de Miami d'un quartier à l'autre. Nous passons une semaine dans l'auberge espagnole avec des copains cyclistes des 4 coins du monde. Nous partageons bons plans, anecdotes de voyage, recettes de cuisine, rêves et ambitions tout en mangeant beaucoup de viennoiseries. Nous passons quelques soirées avec un copain d'enfance de Bruno. Nous profitons de ce retour en soirées françaises avec plaisir : soirée fondue (Suisse et bourguignonne, plus d'appétit pour le chocolat...) et apéro dinatoire !

+6

Peace my friend
Achacachi (3861m / D+ 719m) ‐ 1 oct. 2016

78 km

La route qui nous mène du lac à la Paz est réputée mauvaise. Elle est en travaux depuis des années et tout le monde nous laisse entendre que le fort des boliviens n'est pas leur capacité à gérer des chantiers... depuis nos bicyclettes nous nous faisons vite notre opinion sur ce ruban d'asphalte en pointillés avec plus de tronçons de détours que de route principale. Nous quittons les petits villages et leurs poissons fumés pour trouver une route longue et monotone et pas très propice [...]
aux pique nique. Nous rattrapons les cyclistes belges que les douaniers nous avaient décrit. Ils sont dépités. après 2 semaines de vélo sur le continent, ils sont catégoriques: l'Amérique du Sud c'est nul. Ils prennent un bus pour La Paz d'où ils rentreront en Belgique 6 mois plus tôt que prévu.... Nous luttons longtemps dans les detours en sable et gravillons avec le vent de face lorsqu'un ouvrier de la route nous conseille de couper droit dans le chantier sur la route goudronnée pas encore inaugurée. La route tourne, le vent est dans notre dos et le revêtement est lisse. Nous déployons nos ailes et fonçons avec peu d'efforts et beaucoup de plaisir. Le rêve prend vite fin alors que nos ailes cessent de planer dans une marée noire dévastatrice où nous laissons quelques plumes. Le goudron était très frais... nos roues collent, accumulent de la lave noire et gluante dans les garde boues pour nous la redistribuer mouchetée sur nos jambes et nos sacoches... le raccourci nous aura gagné 30 minutes de vélo et fait perdre 3 heures de lavage.... bidon d'essence et brosse à dents en main nous passons la fin d'après midi dans une cour de garage de banlieue en compagnie de mécanos bien curieux de nos aventures. "Vous transportez des armes? Et vous portez tout votre argent sur vous? Et pourquoi vous avez roulé dans l'asphalte ?". Douche à l'essence et au dodo.
Escoma (3860m / D+ 1281m) ‐ 30 sept. 2016

117 km

Quel plaisir de traverser à nouveau une frontière ! Nous avons utilisé 85 des 90 jours que le Pérou nous accordait et nous sommes prêts à découvrir de nouveaux horizons (que l'on espère plus plats). La douane bolivienne donne le ton: ces messieurs jouent à la guerre en ligne et lèvent tout juste la tête de l'écran pour nous donner les descriptions des cyclistes devant nous. Bruno sait maintenant qu'il y a des voyageurs une demie journée devant. Il ne pense plus qu'à une chose: le [...]
s rattraper! Nous devons retrouver nos repères. La Bolivie semble encore plus froide et plus rustique que le Pérou. Les fruits et légumes sont rares et les sucreries aussi. Heureusement, nos barres chocolatées préférées : "sublime" se trouvent aussi de ce côté ci de la frontière ! Notre première nuit se fait dans le dortoir d'une église . Nous rencontrons un missionnaire au resto avec qui nous parlons jusqu'à ce que le bruit du rideau de fer du bouiboui nous fassent réaliser qu'il est l'heure d'aller se coucher! Les discussions sont comme toujours passionnantes et père Cyril nous fait nous interroger sur l'engagement et les limites et les difficultés de l'intervention extérieure de prêtres ou d'humanitaires dans des communautés aux ambitions bien différentes de celles de nos référentiels.

+4

Perou, plié, ¡ouf!
Huancané (3850 m/D+ 200m), Pérou ‐ 29 sept. 2016

91 km

Pour permettre au lac Titicaca de rester dans le top 10 des destinations de voyage du monde, les péruviens ont préservé son littoral ouest propre et attractif. Malheureusement il fallait bien cacher la poussière quelque part... Juliaca et le nord du lac qui est soit disant dans une réserve naturelle sentent fort la poubelle et la misère. Les bras d'eau servent de station de l'avant de voiture, baignoire et machine à laver entre les sacs plastiques et les bouteilles vides. Nous pédalons v [...]
ite pour nous extraire du désenchantement et retrouver des rives plus propres. À l'est il n'y a toujours pas d'infrastructures pour que les agriculteurs aient de l'eau propre et pour que les habitants puissent traiter leurs déchets mais il y a beaucoup moins de monde et beaucoup moins de moyens pour remplir les faussés d'emballages. De ce côté ci de la frontière, les péruviens militent pour que le lac reste le leur et non celui des étrangers. De l'autre côté, les boliviens sont plus prêts à partager leur lac car leur rêve à eux c'est d'avoir la mer...

Rock around the lake
Lampa (3896 m/D+ 446 m) ‐ 28 sept. 2016

114 km

Une magnifique route nous permet de quitter l'axe très fréquenté Machu Pichu - Titicaca pour nous engager vers Lampa. Les attractions touristiques se multiplient, nous en profitons pour boire un café latte bio équitable sur une belle place de village musée. De beaux virages dans les collines nous font atterrir à Lampa-ville-rose dans les couleurs du couchant. Nous installerons notre camp dans ce petit havre de paix pour prépare notre sortie du Pérou. La route que nous avons choisie nous [...]
fait passer la frontière par des pistes où il n'y a pas de douaniers! Nous devons donc nous rendre au bureau de l'immigration de Puno (ville tremplin touristique du lac). Nous partons en minibus pour notre défi administratif. Le défi s'avère bien plus facile que prévu, en deux coups de tampon nous voilà entre 2 pays avec 5 jours devant nous pour régulariser notre situation. Nous profitons de la virée à Puno pour surfer sur les ondes su wifi, manger des burgers et remplir nos sacoches de granola, champignons déshydratés et vin rouge (trésors du voyageur au long cours). Nous trouvons que le voyage en minibus n'est pas très reposant. Vivement qu'on retrouve nos vélos que nous faisons partir à l'heure de notre choix et dont nous pouvons régler la clim et le chauffage à notre guise.

La ville rose
LLalli (3900 m/D+ 756 m) ‐ 26 sept. 2016

80 km

Sur la route de Llalli nous découvrons nos premiers paysages de grands plateaux d'altitude. Quel plaisir de retrouver du plat et donc des journées pleines de kilomètres. On fait escale dans un petit marché où les llamas sont plus nombreux que les hommes pour déjeuner. C'est le jour de la distribution des pensions pour les plus de 65 ans. Ils sont venus de tous les villages collecter leurs 100 soles à la sortie du camion brinks. Ils en claquent tous 5 à nos côté dans des saladiers de so [...]
upe d'alpagas et gobelets de gélatine fluo. Arrivés à Llalli, une auberge de béton sans fenêtre, sans eau et sans électricité nous protège du froid pour la nuit. Une vraie scène de farwest: rue déserte (oui au singulier il n'y en a qu'une), vent, poussière, silhouettes qui rasent les murs et pas un yaourt qui ne soit pas périmé sur les étals maigrichons des supérettes.

+6

Derniere ligne droite
Espinar (3870 m/D+ 1129 m) ‐ 25 sept. 2016

90 km

La journée est bien longue mais se termine avec de belles retrouvailles avec l'asphalte. Un coca et un queque coup de fouet nous aident à combattre le vent de face jusqu'à Espinar. Étrangement tous les hôtels d'espinar sont complets. Il ne nous semble pourtant pas que ça soit une destination touristique très alléchante. D'ailleurs pas un touriste en vue, l'aimant Cusco a tout raflé ! Nous trouvons une chambre dans un hôtel dont les 30 autres piaules sont louées par "ATC Mining". Ce n' [...]
est pas le tourisme mais les mineurs et les ONG anti mineurs qui peuplent la ville. Nous rencontrons 2 jeunes Franco anglais en doudoune patagonia avec qui on voudrait aller boire un verre, mais ils ne peuvent pas car ils sont en mission secrète de défense des droits de l'homme et leur vie est en jeu... tout est très confidentiel, nous n'en saurons pas plus... tant pis nous passerons la soirée à deux dans une énième partie de belote de comptoir endiablée.

Entre les gouttes
Velille (3 770 m/D+981m) ‐ 24 sept. 2016

47 km

Le départ de ce matin est laborieux. Bruno retrouve son vélo avec un pneu crevé et on se lance dans une série de réparations peu réussies: rustine mal collée, collée au mauvais endroit... un message de Camille la reine de la mécanique tombe à pic pour nous redonner du courage face à nos chambres à air patchwork. Le ventre de Bruno le freine dans les montées, je compatis un peu mais surtout je fanfaronne de pouvoir, pour une fois, atteindre le col avant lui! La pluie nous menace et [...]
nous frappe alors que le pneu de Bruno se dégonfle à la même vitesse que son moral. Je lui propose de sauter dans un véhicule pour le sortir d'affaire ce qui le fait réagir vivement avec l'énergie du désespoir pour franchir les 10 derniers kilomètres. Nous arrivons dans un nuage d'enfants qui nous guident vers le curé qui nous invite gentiment à aller voir ailleurs. A Velille (en mer) c'est soirée concours de chants folkloriques. Nos fenêtres sont bien orientées pour ne pas en rater un décibel. On est content de ne pas faire partie du jury car on ne sait vraiment pas pour qui on voterait!

+4

Graines de stars
Santo Tomás (3 650 m/D+ 1 400 m) ‐ 23 sept. 2016

78 km

SanToTo apparaît comme une grande ville moderne après les derniers jours un peu plus rustiques. Nous fêtons donc ce retour tout relatif a la civilisation avec une soirée pizza bière qui clouera Bruno au lit le lendemain derrière la télé avec câble.

Chez Toto
Haquira (3 700 m/D+ 969 m) ‐ 21 sept. 2016

64 km

Nous repartons de la maison paroissiale vide. Père Christian est parti pour un concert de rock catho dans le prochain village. Nous avons bon espoir de l'y retrouver ! C'était sans se douter que le village suivant était en fait une cité minière qui a poussé comme un champignon et qui est truffée de pick up blanc identique à celui de notre ami curé! Nous sortons vite de cette ville qui a grandi trop vite et sans urbaniste pour retrouver le grand vide caractéristique des campagnes pér [...]
uviennes. On traverse des villages cibles de programmes humanitaires des mines et des ONG qui semblent se battre pour construire un max de bloc sanitaire. En résultat, des villages entiers peuvent aller aux toilettes en même temps dans des cabanes plus luxueuses que leurs propres maisons. Haquira nous accueille sur sa grande place avec son église aux milles enceintes et son hôtel sans clef.

+6

C´est pas le Pérouth
Distrito de Progreso (3 890 m/D+ 1 763 m) ‐ 20 sept. 2016

78 km

La journée commence par un bon petit déj chez mère courage et un jus de fruit énergétique au marché avant d'enfourcher nos petits vélos. Nous descendons en douceur vers la belle vallée verte de Vilcabamba: des fruits, des fleurs et de l'eau qui coule à flot. Nous en ressortons par des lacets tout aussi doux mais en montée pour traverser des petits villages avec leurs belles églises coloniales. Nous dejeunons devant celle de Curasco alors que les employés municipaux essayent d'écrire [...]
avec des calques le nom de la ville sur la peinture fraîche des arcades. Bon spectacle. En fin de journée nous arrivons à l'altitude finale alors que nous sommes encore à 10 km de l'arrivée. Je prends ça comme une bonne nouvelle sans avoir envisagé qu'au lieu de rester à plat nous allions onduler au dessus et en dessous des 3800 mètres pendant longtemps... Nous arrivons épuisés aux abords du village le plus triste du monde. Ancien village mine, la mine a fermé, les bâtiments sont restés, grands gros gris et l'argent est parti. Le vent souffle des entrailles de la mine faisant claquer les tôles ondulées dans une fanfare germinalesque. J'essaie de trouver une chambre dans une maison pour passer la nuit à l'abri de la pluie qui se prépare. En ressortant d'une visite peu concluante de chambres crasseuses je retrouve Bruno en pleine discussion avec un bel homme barbu en veste en cuir qui parle français ! Que dis-je qui est français, breton même! Christian, malgré les apparences, est le curé du village. Il nous invite à la maison paroissiale ! Ni une ni deux, nous le suivons dans la paroisse de la sainte exaltation. Une chambre pour les vélos et une autre pour nous! Nous sommes ravis et bien curieux de passer la soirée avec un jeune prêtre. Nous rassemblons nos richesses et concoctons une table de fête: vin rouge, spaghettis basilic champignons, canapés crackers tapenade d'asperge! Tout le monde se lave et s'habille chaudement pour le dîner. Nous en collants et Père Christian fait péter la soutane. Il nous fait la promotion de la soutane et de son côté pratique: c'est chaud, je mets ce que je veux en dessous et ça en jette! Bruno acquiesce en disant que lui aussi a récemment découvert durant ce voyage que la jupe est un accessoire fort pratique, pour se changer en public par exemple. Nous voilà tous bien à l'aise pour parler à bâton rompu. Les sujets défilent de l'homosexualité au Pérou, au sens de l'engagement et du sacrifice, en passant par les dommages du terrorisme et des rites incas. Père Christian a d'ailleurs bien à coeur de faire disparaitre ces derniers pour que des bons vieux notre père et je vous salue Marie balaient les fumées de feuille de coca et incantations superstitieuses. Il a beau ne pas avoir de KPIs et de reporting à rendre à son patron l'évêque, il vit son boulot sans demie mesure. Père Christian va vivre ici toute sa vie, dans ce petit village triste et sans espoir, mais son regard pétillant et son énergie sans faille sont bien déterminés à mettre à bon escient ce temps pour partager et améliorer le quotidien de ses paroissiens. On lui promet de revenir le voir dans 15 ans!
Chuquibambilla (3 399 m / D+ 1 503 m) ‐ 19 sept. 2016

66 km

Nous grimpons comme des petit lamas en haut de notre col. Nous avons projeté un pique nique pêche à la truite à la lagune du sommet. Un petit grain à mi hauteur nous fait revoir nos ambitions à la baisse. Nous nous réfugions dans le mini van de nos potes de chantiers qui construisent des ponts sur la route. Ils nous donnent leur gamelle de rab et nous profitons bien de ce repas chaud à l'abri avant de terminer notre sommet. Elle se passe sous le soleil et sans difficulté ! Nous debarquo [...]
ns dans Chuqui, affamés d'un deuxième déjeuner. Au marché, nous trouvons "mère courage" qui nous fait un bon petit lomo saltado en agitant toutes les casseroles sur ses fourneaux.
Lambrama (3100 m / D+ 1472 m) ‐ 18 sept. 2016

54 km

On dort chez Lourdes avec tous les travailleurs de la route. Avec son look de vieille maquerelle derrière le bar de son saloon, elle nous raconte des histoires éclatantes d'une autre époque. Nous sommes sur le chemin du Sendero Luminoso où les terroristes ont fait ravage dans les années 80. Les villages et les esprits en sont très marqués. Nous y rencontrons une jeune mormone qui vient dans cette campagne pour revoir son père qu'elle n'a pas vu depuis 5 ans. Fraîchement atterrie de Lim [...]
a, elle est toute perdue et se rue sur nous avec son poulet rôti sous le bras en quête d'oreilles pour l'écouter.
Abancay (2360m / D+ 816m) ‐ 17 sept. 2016

115 km

Nous bifurquons: Aban(don)cay. Good-bye le plus grand canyon du monde nous allons sur la route que Bruno baptisera, son âme d'aventurier plein de regrets, "la route de looser". Mes craintes cumulées aux petits déboires météo des derniers jours auront pris la décision pour nous. Nous ne verrons pas le canyon-le-plus-profond-du-monde. Youpi à Abancay, c'est la fête : Pisco sour, pizza et douche chaude (enfin mas o menos car nos féroces négociations d'hôtel nous valent les foudres du r [...]
éceptionniste qui ne veut pas allumer le chauffe eau avant que Bruno fasse scandale dans la cour avec un bon petit Pisco dans le nez!!!) .
Sañayca (3400m / D+ 1223m) ‐ 16 sept. 2016

70 km

Nouveau petit sprint contre la pluie. Cette fois ci on gagne. Nous fêtons ça avec un festin dans notre cellule de béton au dessus de l'épicerie la mieux achalandée du village: bière, légumes frais et kékés à gogo.
Autama tambo (3800m / D+ 1664m) ‐ 15 sept. 2016

64 km

Nous enchainons les virages rapidement vers les hauteurs. Quel bonheur de retrouver les beaux paysages de pampa. Notre itinéraire bifurque sur un sentier pour prendre un petit raccourci. Il y a des formations rocheuses qui ressemblent à des silhouettes voutées, des petits lacs gris et des grandes herbes battues par les vents. Le ciel devient tout à coup très bas, très lourd. La lumière n'en est que plus belle avec le contraste des rayons de soleil de fin de journée et les tâches fluos d [...]
es flamands roses qui pataugent dans les lacs. L'émerveillement fait tout à coup place à la panique. Nous sommes à 4800 m. Les éclairs fusent, le tonnerre gronde et pas un abri en vue. Tenue de commandos: gants, sur chaussures, goretex, lunettes pare-brise et on ne freine pas jusqu'à l'arrivée ! L'ambiance fin du monde me donne un second souffle et je fonce à toute berzingue vers le nuage noir. On ne pourrait pas être plus proches de la météo : sur votre gauche pluie éparse, à droite vent violent et devant vous foudre mortelle. La grêle nous donne un coup de fouet. Je n'ai plus le temps de compter les secondes entre la lumière et le son! On est bien dedans.au détour d'un virage le paysage devient tout blanc. Bruno en freine de surprise, bégaye un petit "ça alors..." et nous repartons bien accrochés à nos guidons pour ne pas glisser dans la poudreuse. Pour la première fois je compte a rebours les mètres de descente qui nous rapproche lentement du village. Nous arrivons sur la plaza de las armas où nous nous réfugions sous un auvent tremblotant comme des feuilles mortes. Les 4 enfants qui jouaient à cache cache sous les arcades de la municipalité n'en croient par leurs yeux devant le spectacle de ces 2 grands gringos essayant de récupérer des sensations dans leurs doigts et s'effeuillant de leurs couches mouillées pour en mettre des plus chaudes. Une gentille madame nous approche et nous dit de vite aller se réfugier au Tambo (hourraaaa) où son mari travaille. Nous retrouvons les matelas et les couvertures chaudes dans leurs emballages : damnados y afectados. On se sent concernés. Les messieurs nous réchauffent avec des histoires et un chauffage d'appoint et nous retrouvons bientôt tous nos esprits. Quelle aventure! Requinqués, nous décidons de nous occuper de nos hôtes qui sont bloqués dans le Tambo du fait de la pluie qui les empêche de rallier leur maison ou le restaurant. La cuisine du Tambo n'est équipée que d'un four à bois et il n'y a pas de bois! Nous degainons l'artillerie lourde et nous voilà rapidement à bavarder autour d'une bonne soupe chaude. "Muy rica senorita la cocina francesa!". Roger nous fait, le lendemain au petit déjeuner, un cours accéléré d'histoire péruvienne. Fujimori et le Sendero Luminoso prennent vie sur la toile cirée entre les citrons et les piments.
Chalcos (3659m / D+ 1533m) ‐ 14 sept. 2016

29 km

Nous dormons chez le prof qui a ouvert une petite auberge modestement appelée 5 estrellas. Ce n'est pas aussi grandiose que notre campement aux mille étoiles de la veille mais ça fait bien l'affaire pour absorber la fatigue de la sortie du canyon.

+6

A la recherche du pont disparu
Río pampas (2200m / D+ 1155m) ‐ 13 sept. 2016

68 km

Nous quittons Scott dans la belle ville de Vilcashuaman où les étalages des marchands sont lourds de produits frais et où les péruviens accourent des 4 coins de la région pour faire leurs provisions et encaisser leur chèque de pension du gouvernement. Nous mangeons un bon chifa (riz chinois) à 10h30 du matin en profitant de l'effervescence de la ville et du décor des ruines incas accolées à l'église coloniale. Nous avons opté pour une traversée du Rio via un pont piéton. Nous d [...]
escendons et remontons des vallées en chaîne entre des champs cultivés pour arriver au fin fond d'un canyon. Certe ce n'est pas le canyon le plus profond du monde mais après 2 heures de descente nos bras vibrent des ongles aux oreilles! La route disparait 2 km avant la rivière où l'on aperçoit le pont piéton. Le décor est lunaire. Nous slalomons entre des petits affluents pour arriver à l'entrée du pont suspendu. Notre surprise est grande lorsqu'on entend une voiture arriver derrière nous, nous dépasser et sans ralentir s'engouffrer sur le pont branlant et étroit ! Nous campons à un super endroit au bord de la rivière où il fait assez bon pour se prendre un bain dépoussiérant et un shampoing. La nuit tombe et nous sommes seuls au monde!
Vischongo (3075m / D+ 1162m) ‐ 12 sept. 2016

101 km

Fini la douceur du macadam! Nous voilà de retour sur les chemins. Après notre déjeuner dans la cuisine d'une vieille madame nous repartons vers une dernière série de lacets. Nous doublons un petit écolier au cartable chargé qui dans son uniforme de monsieur paraît crouler sous le poids du monde. Il arrive à grappiller quelques kilomètres en montant à l'arrière d'une moto et nous double à nouveau. Il essaye de marcher à la vitesse de nos coups de pédales mais son sac à dos le re [...]
tient en arrière. Au bout de quelques kilomètres, j'entends halleter derrière moi. Edwin est là dans mon rétro, veste de travers, joues roses d'effort et morve qui coule à flot. Je m'arrête pour lui demander quelle mouche l'a piqué. Il me raconte entre 2 sanglots qu'il fait le chemin chaque jour pour rentrer de l'école et qu'il y a trois chiens très méchants au prochain virage. Il m'explique que les chiens mordent les personnes et pas les machines alors que je n'ai pas à m'inquiéter. Je souris et même si je n'en mène pas large je le prends sous ma protection et nous avançons en bavardant pour chasser la peur vers le virage des chiens. Edwin fait les deux de marche tous les jours tout seul et chaque jour se fait courser par les mêmes canins. L'effet machine joue son rôle, les bêtes féroces ne bronchent pas. Je lui raconte l'histoire de Nairo Quintana qui est devenu champion de cyclisme en allant et venant de l'école à vélo dans les montagnes colombiennes toute sa jeunesse. J'espère que ça lui donnera l'envie d'enfourcher sa bicyclette. Je repars songeuse en me rappelant mes trajets écoles - maison a l'arrière de la voiture de ma mère ou dans les plates bandes du parc des violettes... En haut d'une derniers montée où notre route retrouve un autre axe nous rencontrons Clara. Clara a 21 ans et un petit bébé d'un an. Elle est hyper maline et ne manque pas de répartie. Elle se lance dans une joute verbale avec Bruno qui est ravi de découvrir l'humour péruvien. Elle nous explique très sérieusement que son mari dort dans une autre chambre. L'amour c'est fini, la voilà mère et il est hors de question de revivre un accouchement. Elle s'émerveille quand je lui parle de péridurale et traduit à sa mère en quechua qu'en France on peut accoucher comme on arrache les dents en mettant une piqûre anti douleur... je n'ai pas le courage de me lancer sur un cours de contraception et je la laisse continuer à ricaner en disant : "haha 4 ans que vous êtes ensemble et pas d'enfants." L'axe avait pourtant l'air d'une autoroute sur la carte mais c'est en fait un joyeux patchwork d'asphalte défoncée, de travaux, de détours bosselés et de poussière. Avec nos quelques jours de route nous sommes devenus ambitieux et pensions pouvoir croquer les 100 km en une bouchée pour retrouver notre copain Scott pour l'apéro. Nous arrivons alors que le soleil s'est déjà retiré et que Scott a depuis longtemps perdu espoir. Il nous accueille avec un grand sourire et une drôle de nouvelle: le pont que nous pensions traverser le lendemain n'a jamais existé ! Fausse route, nous devons contourner l'obstacle. On s'amuse a décliner des scénarii farfelus en imaginant la construction d'un radeau, de traverser à gué, de transformer nos vélos en pédalos... soyons sérieux il s'agit du gros rio Pampas, toute l'imagination du monde nous en sortira pas ailleurs que naufragés dans l'Atlantique. Les garçons plongent dans internet: Google earth, pont piéton, tyrolienne de mineurs et dernières actualités d'effondrement du pont de l'autoroute... moi je plonge dans le sommeil. Je suis épuisée et la nouvelle d'un itinéraire bis ne me réjouit pas franchement alors que j'avais rêvé d'autoroute et de ligne droite. Bruno accueille l'aventure avec le sourire : c'est super nous allons avoir de super spots de camping et nous serons encore plus proches pour aller au canyon du Cotahuasi (le canyon le plus profond du monde où il faut monter 3 fois à 5000 m et pas descendre en dessous de 4900 m pendant 160 bornes, où y a pas de circulation, ni de village. C'est une route légendaire du "bikepacker" répertoriée difficulté 5...). Je m'endors dans un sanglot de découragement en remettant mes rêves de farniente à plus tard.
Rumichaca (3849m / D+ 1114m) ‐ 11 sept. 2016

109 km

Nous repartons pour une délicieuse journée sur le doux ruban asphalté et peu usité qui doit nous mener jusqu'à Abancay sans trop de détours. Le bon revêtement nous permet de professionnels du paysage sans avoir à être concentrés sur les nids de poule et les graviers. Nous rencontrons des Belges avec qui nous pique niquons. Nous pensions pouvoir leur chiper des vivres bien frais de la capitale dont ils arrivent en 4x4 mais il s'avère que nous sommes mieux équipés et nous partageons [...]
fièrement notre fromage et notre tablette de chocolat. Nous sommes à deux doigts de leur sortir le grand jeu et de leur faire une tasse de café en plein air mais une belle côte nous attend et nous remballons nos affaires. Les montées asphaltées sont douces mais longues en kilomètres ! Deux lacets avant le sommet, je décide de couper dans le dernier zig zag pour doubler Bruno avec un passage tout terrain. La technique ne marche pas trop mais on rigole bien à pousser mon vélo à deux (ah ben oui, j'ai pas vraiment réussi à doubler Bruno) dans les éboulis en soufflant le peu d'oxygène qui rentre dans nos poumons à cette hauteur là ! Nous descendons dans un dégradé d'ocre et de jaune et dans le silence complet. Arrivés à une altitude raisonnable, nous cherchons refuge! Quelle chance il y a un nouveau Tambo à quelques kilomètres de là. Nous y trouverons le même comfort que la veille bien que cette fois ci, nous dormons dans la "salle multi usages" car les dortoirs sont plein. Avec des matelas de secours nous en faisons une chambre douillette. Le lendemain matin, alors que nos paupières se décollent nous entendons la clef qui se tourne dans la serrure. Un monsieur rentre et récupère 2 colis. Nous le saluons depuis nos duvets et il fait un bon de 3 mètres de surprise. L'inspecteur de l'Académie ne s'attendait pas à voir 2 gringos en pyjama ici! La surprise passée, nous prenons le temps de discuter pour mieux comprendre les programmes de développement en cours dans ce Tambo.
Choclococha (4500m / D+ 1264m) ‐ 10 sept. 2016

70 km

Nous nous arrachons à Huancavelica. Nous y serions bien restés mais le compte à rendre est en marche. Après avoir planifié la suite de notre parcours sud américain nous nous rendons compte qu'il nous reste 8000 km et que quelques mois. On ne trouve pas grand monde pour nous plaindre et pour cause c'est très rare de trouver que 5 mois de temps libre c'est peu... Nous partons donc vers de nouveaux sommets puisqu'il n'y a que ça au Pérou même lorsque long cherche à faire le trajet le p [...]
lus simple il faut monter au dela de 4000 m une fois par jour. Je traîne un peu des pédales en grommelant sous le ciel qui est gris pour la première fois depuis 10 jours et en regardant dans le rétro plus que vers l'avant. La laguna de Choclicocha aura raison de ma nostalgie et mon regard ne peut que s'émerveiller devant ce nouvel horizon ! C'est reparti pour l'aventure ! Nous sommes bien haut pour camper et il n'y a pas d'hébergement dans le petit village que nous avions visé. Alors que nous en sortons pour parcourir avant la nuit les kilomètres qui nous séparent du prochain bled nous voyons sur le bord de la route un beau bâtiment rouge et jaune avec inscrit sur son perron: Tambo. Nous avions déjà lu des choses au sujet des Tambo, suffisamment pour savoir qu'on pouvait y être hébergés mais pas assez pour se préparer au confort qui nous y attendrait. Les Tambos sont faits pour aider les communautés isolées à avoir accès aux services publics du pays. Ainsi au Tambo, il y a internet, des cours de cuisine, d'informatique, les réunions des ONG intervenant dans le coin et des montagnes de couvertures chaudes pour réchauffer les victimes d'intempéries ou de tremblement de terre. Les Tambos étaient avant pour les Incas des postes de route pour permettre aux voyageurs de faire étape ou de se relayer pour acheminer du poisson frais de la côte à Cusco. Dopés à la coca pour affronter la nuit à 4600 m d'altitude, nous dormons comme des bébés .

Tambobo
Huancavelica (3758 m/D+1153 m) ‐ 5 sept. 2016

46 km

Nous rêvions de Huancavelica et de son joli nom ensorcelant depuis plusieurs jours. Nous avions décidé d'y prendre un jour de pause. Le jour s'est transformé en semaine. Dans notre suite royale d'hôtel avec canapé d'angle et wifi à gogo, nous sommes comme des coqs en pâtes pour reconnecter avec nos amis et notre famille et se refaire une petite santé. Notre ami Scott (spokeandwords.wordpress.com) nous rejoint et nous partageons deux belles journées d'orgie de pâtisserie et de discussi [...]
ons plus ou moins profondes sur le sens du voyage au long cours. Scott est kiné. Bingo mes douleurs de hanche sont littéralement prises en main! Nous retrouvons en 6 jours une douce routine en répétant des journées identiques (pti déj au marché, cyber café, déjeuner chez Peru Chef, balade, préparation d'itinéraire, dîner chinois et dessert pâtisserie).

+6

Cure de repos

+10

Pamp it up
Jerusalem (3752 m/D+807 m) ‐ 3 sept. 2016

28 km

Une petite journée de vélo, c'est souvent une grande journée de rencontres! Nous rencontrons à mi pente des travailleurs sociaux qui laissent refroidir leur moteur essoufflé. Ils sont en charge de faire en sorte que le passage des mines ne fassent pas trop de dégâts dans l'équilibre social et économique des foyers des miniers. Le défi est de taille car des villages se transforment aussi vite en cité minière prospère à forte dominante masculine qu'en villages fantômes avec les lai [...]
ssés pour compte qui n'ont pas anticipé que les ressources étaient finies... A Vinas (village que nous avions fantasmé viticole) nous pique niquons sur la place centrale quand 2 loubards à l'accent citadin viennent nous proposer de partager leur déjeuner. Tout divertissement est bon à prendre car ces jeunes de Lima sont coincés 6 semaines dans ce trou paumé sans réseau, sans resto, sans rien à part des biquettes et des vieillards édentés pour construire une chapelle improbable pité sur un rocher. Nous arrivons à Jérusalem où nous allons passer la nuit. On nous recommande la maison Saenz Perez. Loin d'un bed n breakfast, il s'agit en fait d'une epicerie avec 3 carottes et 2 oignons sur une étagère poussiéreuse. Il ne faut jamais juger un livre par sa couverture ! Nous passons derriere le rideau pour découvrir une cour colorée transformée en atelier géant de loisirs et créations: des pots de fleurs en matériaux recyclés, une machine à coudre à pédale qui fabrique un abécédaire, des feutres, de la laine et du tissu en pagaille! Theodoro est un artiste et un ecolo dans l'âme. Avec son épouse Victoria ils ont conçu une cuisine améliorée (sans fumée à l'intérieur, avec des placards, un garde manger, une poubelle de compost et une table à manger) qui est maintenant dupliquée par le gouvernement qui accompagne le développement de la communauté. Ils ont quelques animaux dont des lapins qu'il faut faire rentrer dans leur cage le soir, ce qui nous donne un prétexte pour une partie de "chat" endiablée dans les champs. Nous partageons une excellente soirée où nous nous mettons aux fourneaux tout en répondant à la liste infinie de questions curieuses de nos hôtes (prix d'une bouteille de gaz en France? Type d'élevage ? Race de chèvre et de moutons? Mais pour faire du fromage chevre, peut on traire la chèvre longtemps après qu'elle est enfantée ? ). Nous nous couchons sur un alpagatelas (12 couvertures de laine intercalées de peaux de mouton) où nous nous endormons instantanément.
Acobambilla (3844 m /D+ 1379 m) ‐ 2 sept. 2016

69 km

Les paysages sont beaux à couper le souffle- qui par ailleurs est déjà un peu court. Les alpagas, les lamas et même les vicunas nous prêtent un bout de leur terrain de jeux. On leur exprime notre gratitude le soir en mangeant des gros steaks d'alpagas bien tendres!
Atcas (4246 m/D+ 1425 m) ‐ 1 sept. 2016

37 km

Les virages s'enchaînent et se resserrent, la pente se raidit et l'oxygène se fait rare. Une lagune nous accueille à l'heure du déjeuner pour un pique nique de fête qui nous donne la force d'abattre les 200 m qui nous restent avant le col! Nous pourrions camper sur notre route mais nous avons peur d'avoir un peu froid entre les bergeries d'alpagas, on descend donc vers un village en contre bas. Atcas est en fête ! (De vrais teufeurs ces péruviens). Un tournoi interville de football se t [...]
ermine dans les rayons du soleil couchant. Au moment des tirs au but, des biquettes débarquent sur le terrain avec de jeunes fermières aux joues rouges qui leur courent après en slalomant entre les membres de la fanfare. Tout le monde se marre sauf les joueurs hyper concentrés pour pouvoir remporter les 6000 soles du premier prix! On s'imagine que la ville va se transformer en foire mais c'est tout le contraire. La foule se disperse, l'électricité est coupée et tout le monde se calfeutre chez soi. On imite donc nos concitoyens d'un soir et on s'enferme "chez nous". Chez nous ce soir c'est le bureau du maire!
Laraos (3500m / D+541 m) ‐ 31 août 2016

10 km

Llapay, 8h40. Il y a 10 minutes le bled avait un certain charme avec les rires de Blandine et Camille qui raisonnaient dans le canyon. Sans elles, Llapay redevient ce qu'il est : un village station essence du farwest avec pour seuls passants la poussière et le vent. Les copines nous ont caché des petites surprises dans nos sacoches qui nous aident à remballer avec le sourire. Bruno, au fond du trou après une nuit à se tenir le ventre, se recouche sur la banquette du garde forestier. Je fais [...]
passer le temps avec nos 2 nouveaux amis: le garde forestier et le vigil en charge de surveiller le tractopelle. Achat de matériel de pêche et travaux pratiques dans la rivière puis démonstration des fonctionnalités du tractopelle par son très fier gardien. Après avoir épuisé toute les sources de divertissement de la ville, je réveille Bruno qui est suffisamment requinqué pour monter les 10 km qui nous séparent d'un lieu de repos plus cosy. Laraos est en fête ! Baïla negrita. Aujourd'hui nous sommes en deuil du départ de nos amies mais le Pérou est en fête pour Santa Rosa de Lima. Une famille du village, dévots de la sainte, se charge de faire à manger pour tout ceux qui ont faim (en l'occurrence moi, mais pas Bruno qui sirote un coca du fond de son lit en guise de repas). La famille en charge de la fête offre à chacun 6 verres made in China avec des motifs a fleurs (=cadeau empoisonné pour cycliste) et une brioche familiale. En échange de ses gâteries, j'epingle à côté des billets des autres invités 10 soles sur le torse du "cargo" et je danse avec les mamies hilares de me voir imiter leurs pas de bourrée (c'est un pas de danse pour les novices, mais bon, la bière coule aussi à flot). Laraos est une ville piétonne toute en escalier qui essouffle ses habitants qui se font aider par des baudets. On reprend des forces derrière la teloche dans un hôtel avec le câble et on prépare notre départ pour une section très haut perché et sauvage!

Baila Negrita
LLapay via Vilca (3041 m / D+ 1030m) ‐ 29 août 2016

59 km

Blandine: "Reveil avec un petit goût de nostalgie, ce sera notre dernière journée de vélo à Camille et moi... Mais nous n'y pensons pas, une belle et longue étape nous attend aujourd'hui ! Le soleil baigne déjà la petite cours de notre hôtel. Nous nous sentons comme chez nous! On prépare le petit dej sur une des tables du restau et on utilise la cuisine à notre aide! Ce matin, je prépare une petite montagne de pancakes. En plus de ca, nous avons une belle salade de fruits, du pain a [...]
vec du fromage, du muesli... Bref ce petit dej ne fait pas exception aux précédents, nous faisons le plein d'énergie! L'idée est de partir ce matin pour Vilca qui est un cul de sac au fond du parc à 17 km de notre hôtel (34 km aller retour), de revenir et de descendre jusqu'à la sortie du parc à Llapay pour passer la dernière nuit avant de prendre le bus direction Lima le lendemain! Grosse journée en vue donc. La bonne nouvelle, c'est que pour aller à Vilca, nous pouvons laisser nos sacoches à l'hôtel! On va se sentir tout léger! Nous nous mettons en route sur les coups de 10h direction la sortie du village que vous avons parcouru à pied la veille. La route vers Vilca est tout simplement sublime! De cascades en lagunes, nous suivons la rivière et ses eaux turquoises! Tellement beau "ca donne presque envie de prendre un selfie" mais Camille tient bon face à cette envie incontrôlable! Le chemin de terre et de pierres monte sur 7 km avant d'atteindre un point culminant à 3700 m puis rejoint Vilca sur 10 km de descente plus ou moins douce et montée plus ou moins raide. C´est sportif mais on a un bon rythme avec Camille. Bruno et Lorraine ont pris leur envol et avancent à leur allure qu'on n'essaye même pas de suivre. La ville de Vilca est sympa (même si 2 petites vieilles nous ont forcé à payer 1 Sol l'entrée...) mais c'est surtout la route pour s'y rendre que nous retiendrons. Ce qui est chouette c'est qu'on la reprend dans l'autre sens pour rentrer .... On est content de revoir ce paysage à couper le souffle ... Un peu moins content de se retaper les montées. Mais bon on ne peut pas tout avoir! Un tel paysage, cela se mérite! Nous sommes de retour vers 14h à l'hôtel (un peu plus tard que prévu! On n'a pas tenu le rythme!) rangement des sacoches et préparation du déjeuner en parallèle! Au menu, riz chauffa à la truite pour Bruno (pourquoi changer si on peut manger la même chose tous les jours?), un ceviche de truite pour 3 et pour tout le monde, d'inoubliables sandwichs au comté (ramené de France s'il vous plaît!) ... Bon ben encore une fois il n'y a rien à dire, nous sommes repus! Il faut faire nos adieux à notre chez nous d'un jour (c´est fou comme on s'attache vite!) et à notre famille d'accueil. Nous enfourchons nos montures sans peine, on sait que 2 km de montée nous attendent, suivie de 22 km de descente!!!!!!! Ça va aller à toute berzingue ! Direction la sortie du parc en empruntant la route montée 2 jours plus tôt. On repasse donc devant notre spot de camping le cœur serré. Et en fin de journée nous arrivons à Llapay... Village microscopique de bord de route. Pas très accueillant. Nous nous arrêterons dans une petite maison qui a l'air de faire office d'entrée du parc. En effet nous tombons sur le garde forestier qui nous indique les possibilités d'hébergement... Cela va être vite vu. Le 1er est complet et le 2nd est trop cradingue. On sera mieux chez le garde forestier qui nous propose gentiment de nous héberger. Matelas à même le sol dans une pièce inoccupée, cuisine, petite salle de bain. On est au top! Et la soirée s'annonce sympa. Le garde forestier est ravi que nous partagions notre diner avec lui et surtout notre apéro: coktail au rhum et dés de comté ! On le gâte! Et lui nous fait partager sa passion pour le parc que nous venons de traverser. Il nous fait visionner des vidéos en tout genre sur les espèces endémiques, les randos, les paysages... Il va falloir qu'on revienne! Beaucoup trop de choses à découvrir. Apres notre soupe de légumes et omelette aux pommes de terre, le temps du bilan arrive... Les deux grandes cyclistes que nous sommes (Camille et moi) sont récompensées par nos maîtres Rouecooleur Lorraine et Bruno! Camille est reconnue pour ses progrès en mécanique et moi pour mon amour pour la truite (même si Bruno me bat sur le riz chauffa ;-)) On est ému et on n'a pas envie de se dire que c'est notre dernière soirée ... On continuerait bien la route nous aussi... Ils sont plus qu'attachant nos Rouecooleurs avec leurs vélos ! On se résigne à aller se coucher... Parait que notre hôte se lève à 4h du mat!! On espère qu'il est du genre discret!" Blandine: "Effectivement tres discret notre hôte! J'ai dormi d'une traite sans l'entendre se lever... Il y en a un autre qui a été discret, apparemment Bruno a été un peu malade pendant la nuit (excès de riz de chauffa à la truite? Angoisse de nous voir partir?) mais ni Camille ni moi ne nous en sommes rendu compte... Nous rangeons nos affaires le cœur gros. Le petit dej n'a pas la même saveur que les jours passés... Une fois prêtes, on décide d'enfourcher nos vélos jusque Magdalena. A 23 km de la. Apparemment la bas il y a des bus pour Cañete. Si cela peut nous éviter un changement de bus ... Et puis on est contente de quitter Lorraine et Bruno a vélo... C'est un peu comme si le voyage continuait. Alors voila, on est sur la route, les yeux (un peu) embués, on essaye de pas trop se retourner vers nos 2 Rouecooleurs qu'on laisse derrière nous... A gauche la montagne sur laquelle on aperçoit notre garde forestier. On le voit qui nous salue. On lui lance un au revoir et un gros merci d'une seule voix . Mais il nous fait signe de nous arrêter ... Il nous hurle qu'il vient d'avoir le chauffeur de bus au téléphone et qu'un bus direct pour Lima va passer d'ici 30 min!!! Hourra!!! On fait demi tour ... Nos compagnons d'aventure nous regardent revenir interloqués! On a gagné quelques minutes de rab avec nos amis et on s'est économisé un changement de bus et une bonne heure et demie de vélo !! C'est donc ici que s'arrêtent nos aventures de biclou, à Camille et à moi. Mais la Rouecool continue sa route vers de belles et hautes montagnes promettant des lectures de blog intenses !!!!"

+5

Gracias por su Vitisa

CopineCool: Blanding

Blanblan est venue en aout 2016 au Pérou de Jauja a LLapay pendant 7 jours. Elle en aura pédalés 6 pour parcourir 219 km et 4 144 metres verticaux.

CopineCool: Camomille

Camomille est venue en aout 2016 au Pérou de Oyon a LLapay pendant 17 jours. Elle en aura pédalés 13 pour parcourir 645 km et 9 286 metres verticaux.
Huancaya (3629m/D+302m) ‐ 28 août 2016

9 km

Blandine: "C'est l'anniversaire d'Agathe! Joyeux anniversaire Agathe!! Sans le vouloir vraiment (quoi que...) la journée commence sur le ton de la glande (pour de bon cette fois!) Déjà on a décidé d'attendre que le soleil passe au dessus des montagnes avant de sortir de nos duvets et sur ce spot la cest plutôt sur les coups de 8h30 que de 7h... Puis s'enchaîne un nombre incroyable d'activités qui nous font traîner agréablement dans ce lieu paradisiaque... Tout commence par la baignad [...]
e matinale, pour les plus téméraires... Mais non c´est pas froid!! Mention spéciale à Camille qui a même mis la tête sous l'eau... Chapeau. Cette petite baignade nous a évidemment ouvert l'appétit. S'ensuit donc le petit déjeuner que nous prenons le temps de préparer et savourer au soleil. Ça commence à chauffer sévère! Puis nous (Camille, Lolo et moi) nous lançons dans un peu de lessive/toilettes pendant que Bruno s'affaire à l'entretien du réchaud à essence. Bref, sur les coups de midi, nous nous décidons à lever le camp... Il faut encore ranger les affaires et plier tentes et duvets puis remonter le sentier de terre -ce qui n'est pas une mince affaire avec les vélos! Il faut avouer que nous avons vraiment du mal à nous décider à quitter cet endroit... Mais l'envie de pédaler (si si je vois jure) et l'heure du déjeuner fait sortir les loups du bois et nous nous mettons en route direction Vitis. Nous avons pour objectif de déjeuner la bas. Puis de continuer jusque Huancaya pour la nuit. L'objectif du jour n'est vraiment pas tres challenging en terme de km ... Il faut tout de même bien monter 300 m de dénivelé pour atteindre Vitis ce qui n'est pas rien ! Mais nous avons la notre vraie journée de repos! L'arrivée à Vitis est un peu décevante, village charmant surplombant la rivière mais rien pour déjeuner. Nous poussons donc directement jusqu´a Huancaya, vraiment sans effort car c'est seulement à 2 km, le tout en descente... En arrivant c´est le choc! Nous nous faisons surprendre par une trentaine de gros (tres gros) 4x4, minibus et meme bus qui tentent de rentrer ou sortir de Huancaya créant une cacophonie générale! Ouhlala Huancaya c´est THE spot pour les riches péruviens de Lima ... On se faufile tant bien que mal entre les voitures pour se hisser jusqu'à la place du village. Haut lieu touristique!! Il est où le stick à selfie??? Le but : arriver en voiture jusqu'à la place (alors que les rues sont minuscules, pavées et en pente à 50%...), se garer devant l'église (quitte à faire la queue en double file), sortir de la voiture, selfie, et on repart!!! Autant dire qu'on est fan du concept. On s'éloigne vite vite de la place pour aller se réfugier dans un restau / hôtel repéré plus bas. Nous sommes tout de suite charmés! Petite cours intérieur à l'abris des regards et du bruit, famille accueillante et.... 2 chambres viennent de se libérer! Parfait! Une carte de restaurant offrant de la truite sous toute ces formes. Bon ba voila, il ne nous en faut pas plus. Il est déjà presque 15h, et nous n'avons pas encore déjeuner. Nous convenons donc que notre journée s'arrêtera là! Truite au barbecue, ceviche de truite, riz chauffa de truite et truite frite constituent notre déjeuner. Le rêve. Nous profitons des rayons du soleil de fin de journée pour abandonner nos vélos et allez explorer les environs à pied. La ville c´est vidée de ses touristes fous et les rues sont plus tranquilles. C´est du gros village: au moins 3 rues à parcourir et une dizaine de restaurants/boutiques à visiter! Nous nous laissons déborder par tant de distractions... A la sortie du village, nous retrouvons la rivière, et un petit mirador qui donne un aperçu des environs. Nous repérons au loin la route qui monte vers Vilca... Programme du lendemain. La tombée de la nuit nous pousse vers notre hôtel où nous préparons un petit apéro festif avant d'aller diner. Camille, Lorraine et moi abandonnons la truite pour une soupe. Bruno ne peut se résigner et commande de nouveau un riz chauffa à la truite! Nous profitons d'une bonne nuit dans l'hôtel -le plus douillet qu'il nous ait été de trouver jusque là."

+4

Trucha
Campement blue lagoon (3457m/D+437m) ‐ 27 août 2016

34 km

Blandine: "Reveil sous le soleil a Tinco! Au programme, journée tranquille ... Que de la descente. Le pied :-) Petit dej dans la chambre de Lolo et Bruno. Réglages et graissages des chaînes (toujours apres la pluie, voyons!). Au revoir aux gentils enfants de Tinco. Et... A nous la descente vers la Reserva Paisajista de Nor Yauyos Cochas!!! Première escale à Tomas. Notre ville initialement prévue pour la nuit precedente si la pluie n'était pas venue perturber nos plans. Joli petit villa [...]
ge calé entre les montagnes sur fond de ciel bleu. Petit jus au bord d'une bodega pour apprécier la vie locale. Puis la descente continue à travers un incroyable canyon, le long d'une rivière magnifique. Paysage magique! Nous croisons ensuite le village de Alis avec son mirador improbable... Quelques courses dans les échoppes du village pour refaire le plein de légumes et autres douceurs. La route descend encore un peu plus bas, jusqu'a un croisement où nous nous arrêtons pour déjeuner. Au menu, truite bien sur! Encore meilleure que la veille. Charnue à souhait! Un régal. Seule Lolo fait une pause "truite" avec une soupe a l'agneau. Nous décidons de descendre encore plus bas, vers le Yauyos Lodge. Un "hôtel" repéré par Lorraine et Bruno sur internet. Seulement quelques coups de pédales plus tard, nous croisons sur la droite, de l'autre côté de la rivière un hôtel restaurant flambant neuf avec une enorme prairie bien plate et bien verte ou certains sont entrain de planter leur tente. Nous nous approchons pour voir. C'est un hôtel qui offre aussi le camping (enfin offre... Pour la modique somme de 15 soles par personne... Soit le prix des hôtels des derniers jours) plusieurs riches péruviens avec gros 4x4 se pressent dans le restau oú la truite est hors de prix. On apprend ainsi que c´est week end prolongé au Pérou. Avec tout ca on en avait meme oublié que c'était le week end.... C´est qu'on ne s'attendait pas du tout à trouver des touristes péruviens ici !!! Apparemment le Yauyos Lodge est en face. Nous l'avons loupé en passant mais le patron des lieux nous assure que Yauyos est plein. Nous décidons d'aller nous en assurer par nous même... En effet le gardien qui est sur place nous confirme que les 12 lits sont occupés... Le lieu est rustique mais charmant... Exactement comme nous l'avait vendu Bruno... On essaye de tenter le camping mais le gardien refuse ... A priori les moindres espaces vert vont être occupés par les 4x4 des hôtes.... Tout de suite ça nous fait moins rêver. Nous nous remettons en selle à contre cœur direction Huancaya. Et c'est là que la journée tranquille bascule... Plusieurs km, le tout en pente bien raide dans des chemins de terre sont à parcourir... Adieu siestes, parties de coinche et sirotage de limonade... Les cuisses sont de nouveau en marche Longer la rivière offre décidément des paysages magnifiques. On ne s'en lasse pas. Le 1er village, Vitis, est assez loin. On voudrait camper en route. On repère un premier spot sympa, en bord de rivière. Mais le choix est rejeté par la fédé des cyclo campeurs car : trop au vent, trop proche de la route et potentiellement sur un terrain privé. Ok ok on repassera... Nous montons encore allègrement (enfin certains plus allègres que d'autres...) Bruno nous indiquant une lagune dans plusieurs km. Il n'a pas menti et apres 2 épingles bien serrées (j´ai posé pied à terre), la lagune ou plutôt The Blue Lagoon apparaît. Un merveilleux spot de camping nous tend les bras: un peu en contre bas par rapport à la route, terrain plat, bien vert et bien gras, proximité de l'eau turquoise... Cette fois, la fédé ne peut pas rejeter notre proposition (certes il y a bien un peu de vent mais franchement on n'y est pour rien!)! Et après avoir discuté avec un péruvien venu sur les lieux pour pêcher la truite en famille, nous descendons le mini sentier en terre (non sans mal) et allons planter nos tentes au bord de l'eau. Le jour est déjà bien avancé dans cette journée "de repos" et le froid arrive vite. Nous nous attelons au diner temps qu'il fait encore jour, tout en débattant de la baignade du lendemain matin... (L'eau est glaciale) Ce soir, c'est carrément royale: calzone à la poêle! Rien n'arrête la RoueCool en terme d'expérience culinaire sur réchaud!!! Les calzones sont une vraie réussite! Nous filons nous coucher après la traditionnelle tisane de coca que nous avons dégusté sans lumière en observant le ciel pur constellé d'étoiles... C'est beau mais on claque des dents! On se glisse dans nos duvets avec l'espoir de ne pas avoir à en sortir avant le lendemain matin..."

+12

Nord Yoyo
Tinco (4033m/D+1085m) ‐ 26 août 2016

51 km

Blandine: "Bon aujourd'hui c'est LA grosse étape. Celle dont on parle depuis mon arrivée avec angoisse. Celle que j'appréhende depuis le début. Celle que je suis prête à esquiver avec un petit saut de puce ou plutôt de minibus... Celle où il faut monter jusque 4600 m puis se faire 19 km à cette altitude critique et monter encore jusqu´a 4700 m... La grosse étape quoi... Apres maintes réflexions, je décide de partir avec l'équipe. L'étape est difficile, certes, mais tout du long s [...]
ur une route empruntée par quelques voitures ... Je peux donc "abandonner" en cours de route. Je ne me donne pas tellement plus d'une demie heure pour "craquer". Le probleme n'étant pas tant la difficulté liée au dénivelé que ma résistance a l'altitude... Enfin, avant le départ pour l'épreuve ultime, il y a bien sûr le petit déjeuner!!! N'oublions pas la mousse au chocolat restée sur le rebord de la fenêtre toute la nuit! Sans parler des crêpes à l'avoine de Camille. Difficile de se dire que je vais prendre un transport motorisé après un petit déjeuner aussi gargantuesque. La mousse au chocolat n'est pas trop mal réussie malgré un déphasage que l'on mettra sur le compte des œufs en neige battus à la main ou peut être de l'altitude (et oui elle a bon dos cette altitude !) Bref .... Ce sont les mains tremblantes et l'estomac -plein- mais noué que nous quittons ce bel hôtel de San José de Quero ... La mise en jambes est radicale puisque nous commençons à monter tout de suite pour quitter le village par la route de terre et de pierre mais nous rejoignons très vite la route bitumée qui serpente elle aussi vers les hauteurs... Bruno se met tout de suite en soutien et commence à me faire la conversation! Et à pédaler à mon rythme... Ce qui n'est pas évident quand on est un lièvre et qu'on doit se mettre au rythme de la tortue ... Ça monte doucement mais sûrement... Je réclame pas mal de pauses... Bruno me pousse pour espacer un peu. "On s'arrête après cette épingle" ... Ça me paraît le bout du monde mais Ok... Apres une pause un peu longue les filles (Camille et Lolo) qui caracolent en tête font mine de redescendre vers nous. Vite, vite, on se remet en selle pour ne pas les inquiéter. Lolo a cru à une intolérance à l'altitude et un abandon proche mais non je tiens bon et l'altitude n'a pas raison de moi pour l'instant! En route, on croise nos amis d'un soir, les ouvriers de la route hébergés au même hôtel que nous, dans leurs gros engins ... Amusés, ils nous saluent joyeusement! A quelques mètres du 1er col, nous nous arrêtons pour un pique-nique bien mérité en bord de lagune! On fait péter l'énorme paquet de chips Lays trouvé à la sortie de Quero, suivi d'une parfaite salade de pâtes au thon... On est d'attaque pour la suite de l'étape. Contre toute attente, nous passons, à 4, le premier col a 4600 m.... Incroyable mais vrai... Et avec beaucoup d'émotions.... La route continue. 19km de descentes et de montées nous séparent du prochain col a 4700 m.. Il faut gérer le temps, l'effort et l'émotion... Pas facile facile. La fatigue commence à se faire sentir... La dernière montée vers le col va être rude. Bruno, coach devant l'éternel, est toujours en soutien... Lorraine toujours en tete doit être entrain de faire des multiplications dans sa tete... Bruno tente la technique du calcul mental avec moi mais je ne suis pas tres réceptive... Camille doit être entrain de s'encourager mentalement "allez Camille tu vas y arriver!". Et moi je me dis à chaque virage "Au pire tu pousses ton vélo, t'iras pas moins vite"... Bruno me pousse, littéralement, nous sommes à 2 km du col... Je lâche.. Je veux descendre de mon vélo... Je pousse ... C'est dur quand même! Bruno vient me secourir sur les derniers mètres... Il finit avec mon vélo et moi à pied... On y est... C'est dur mais on est tous les 4 et on y aurait pas cru quelques heures plus tôt. Alors il y a de quoi etre fier! Mais il fait froid là haut, de lourds nuages pointent à l'horizon et une longue descente nous attend! Il ne faut pas traîner. Apres les heures éreintantes de montées, nos mains et nos pieds gèlent dans le froid et la vitesses de la descente. Et la pluie nous surprend en route... Nous nous arrêtons à Tinco, village sur la route, pour nous abriter et nous réchauffer autour d'un thé de coca. La pluie n'a pas l'air de vouloir cesser aujourd'hui (la veille, il avait suffit de s'abriter quelques minutes) et nos vélos sont entrain de prendre l'eau. On décide de passer la nuit ici. Lolo et moi partons en éclaireurs pour visiter la seule auberge du mini village. C'est parfait... Autant que cela peut l'être. Lits, couvertures, douche, abris pour les vélos et petit restau qui sert de la truite! Ni une, ni deux, nous voilà installés et bientôt attablés avec truites et poulets frits à partager. On fait la connaissance des enfants de la patronne, Bryan, Jeffrey (prononcer Yeffrey) et Judith (prononcer Yudith) nous voilà propulsés sur les plages de Beverly hills !! Ils sont gentils comme tout et nous amusent tout au long du diner. On fait aussi l'expérience du vin local: le Borgogna (presque aussi bon que l'original) et on redemande une tournée de truite et poulet ... Il en faut plus pour rassasier nos estomacs affamés ! Wahou! Mais quelle journée!!!! On tombe comme des mouches !"

+6

L´Etape du Tour
San Jose de Quero (3932m/D+665m) ‐ 25 août 2016

37 km

Blandine: "Réveil avec le lever du soleil ou plutôt quand le soleil passe au dessus de la montagne.... Vers 7h... En quelques minutes nos tentes sont baignées de soleil et il est presque facile de s'extirper de nos duvets! L'heure est au bilan: "combien de fois t'es-tu levé cette nuit toi? / 3 fois / ah, moi 4 / Wahou, moi 0!" A chacun sa technique. La tisane de coca c´est bon pour le mal d'altitude mais faut trouver le juste milieu au niveau de la consommation apres 20h... Question tactiq [...]
ue! Bon c'est pas le tout mais on a un cheesecake qui nous attend! Et autre salade de fruit, yaourt et douceurs du matin... Le cheesecake fait l'unanimité : frais, fruité, et ... Original! Comme ceux de New York City, enfin en tout cas nous on s'y croit ! Bon faut redescendre sur terre... Nous ne sommes pas à Central Park mais bien au pied des belles montagnes péruviennes et il va falloir lever le camp et se mettre en selle d'ici peu. Pliage de tentes et empaquetage dans les sacoches et hop en selle. Les fesses fraîches de seulement 30 km de velo (à savoir les miennes) souffrent un peu de cette remise en selle... Mais au bout de quelques coups de pédales, cest oublié. Nous reprenons le sentier de pierre et de terre abandonné la veille et continuons notre ascension. Direction San José de Quero. Le soleil tape vite et fort! Les fraîcheurs de la nuit sont très vite oubliées voire regrettées. Apres une quinzaine de km, et sur les coups de midi, nous arrivons dans un petit village à la place très calme. Une petite tienda/restaurante nous tend les bras mais malheureusement elle ne sert plus (il est 12h30...) elle nous indique le village d'à côté ou se tient apparemment un marché... "Non non ce n'est pas loin! il suffit de descendre, puis de remonter de l'autre côté sur la montagne" ah ba oui, facile! Bruno et Lorraine sont enthousiastes ! L'idée du marché me tente bien c´est sur... Mais le descriptif de l'itinéraire me décourage un peu. Le mouve est lancé et nous partons sur les sentiers retrouver les étals du marché! La descente et la montée annoncées sont bien la ... (Et il faudra se le refaire dans l'autre sens...) et le marché en haut de la montagne aussi! De beaux étalages soufflés par le vent nous attendent. Nous nous dirigeons illico vers le premier stand qui semble vendre de bons petits plats. Tellement bon que tout a déjà été vendu... Idem au stand suivant, ainsi qu'à celui d'après et qu'à celui qui suit... Surtout ne pas se décourager! Car le dernier stand nous tend les bras avec sa jolie vieille dame édentée et ses bonnes soupes d'agneau au riz, pâtes et pomme de terre! On en voudrait 4 assiettes bien remplies siouplait. Nous voilà bien servis ! Entre temps, Camille a fait quelques courses pour préparer les dîners et petits déjeuner des jours à suivre. Une petit fille toute mignonne se fascine pour nos têtes de blanc-becs et nous gâte de beaux sourires. Une fois repus, nous reprenons le chemin inverse (descente puis montée ... Aie je serre les dents...) puis la route de San José de Quero. Nous retrouvons une route asphaltée, ca parait doux et lisse apres les km de cailloux. La route monte raide vers San José et le ciel se couvre... Nous n'allons pas etre aussi chanceux que la veille... Tout d'un coup nous nous faisons surprendre par une belle averse de grêle. Heureusement nous croisons une boutique de bord de route où nous nous abritons le temps de l'averse! On est trempé et gelé... Mais vaillant. Apres l'averse et au bout d'une petite descente, on tombe sur San José, ses commerces et ses auberges... Ou en tout cas une mini boutique qui a aussi des chambres pour ouvriers des travaux publics... Ce n´est pas le grand luxe mais il y a ce qu'il nous faut... Lits, toilettes et même une cuisine sur le toit avec vue imprenable sur les montagnes! Nous sommes comblés. Apres une petite douche électrocutante, on se prépare un diner de choix (soupe avec le gros légume violet et pâtes sauce tomate champi) et je prépare une mousse au chocolat, qui, tout comme le cheesecake, passera la nuit dehors avant de pouvoir être dégustée. Les travailleurs des travaux publics, dont nous avons squatté la cuisine, n'osent pas y rentrer tant que nous n'avons pas terminé... Ils vont veiller tard par notre faute ce soir! Nous ne faisons tout de meme pas de vieux os car une sacrée étape nous attend le lendemain. Ah oui, on a même réussi à pirater un peu de wifi dans cet hôtel de luxe du bout du monde.... Et la traditionnelle tisane de coca pour s'assurer une nuit tranquille."

+3

Quiero ir a Quero
Campement au milieu de nul part (3806m/D+625) ‐ 24 août 2016

28 km

Blandine: "Avant tout départ, le sacro saint petit dej de la rouecool! Cest plus qu'une institution et on comprend vite pourquoi! Tout le monde aux fourneaux! Bruno prépare le cafe, Lolo coupe les fruits, Camille va acheter les petits pains frais, et je sors le pot de Nutella... Une bonne heure après nous sommes nutritivement prets à partir! On traverse la ville de Jauja avec quelques stops techniques (gonflage de pneus, plein d'essence, écrous,...) et en moins de 5 coups de pédales, nou [...]
s voilà dans la pampa péruvienne. Apres 2 virages sur route goudronnée, nous bifurquons à gauche sur un chemin de terre et de caillou qui s'amorce en pente douce. Ni une ni deux, on passe les vitesses et nous voilà partis pour une belle ascension d'une vingtaine de km... Pour se mettre en jambes c'est parfait! 600 m de dénivelé ... Ça passe tout seul. Heureusement Bruno le coach est là pour m'abreuver de conseils techniques, Lolo pour raconter de belles histoires et Camille pour me rassurer sur les difficultés des premières journées avec la RoueCool! Apres 28 km de vélo, l'équipe se décide à s'arrêter en bord de rivière pour un petit pique-nique... Bon ca se présente comme le petit dej: cest à dire gargantuesque !!! Sandwich frais avec fromage, tomate, avocat... Fruits à volonté, gâteaux etc... Apres tout ca on a bien du mal à se dire qu'il faut se remettre en selle et puis après une exploration plus profonde des lieux on se rend compte qu'on serait plutôt pas mal à camper, là, en bord de rivière! Ok ! Cest décidé, nous passerons la nuit ici. En quelques minutes, le campement s'organise. Sur un terrain plat, non loin de la rivière, et en guettant les gros nuages noirs au loin... Finalement les nuages auront pris une autre route et nous auront épargnés de leur pluie glaçante. Nous passons une agréable soirée avec la lumière du jour se couchant sur les montagnes. Le froid arrive tres tres vite dans les montagnes péruviennes. L'endroit est plus qu'isolé de tout, pourtant nous croisons une famille de péruviens qui marche chargée de courses faites en ville, à 25 km de là, ainsi que nos "voisins": un couple de bergers qui habite une maison un peu plus haut dans la montagne. Ils nous proposent une tisane au chaud chez eux mais quand on voit qu'une demi heure plus tard ils n'ont toujours pas atteint leur maison, on se dit qu'on est aussi bien dans nos tentes! Le diner se prépare avant la tombée de la nuit (riz au lait de coco et curry vert!). Camille sort le grand jeu et nous prépare un cheesecake sur le réchaud de camping! On le laisse refroidir toute la nuit. Et nous, on ne tarde pas à se glisser dans nos duvets!! La montée nous a tous achevés ... Et certains mettrons moins de 1 seconde à s'endormir !"

+2

Peru team 4
Jauja ‐ 23 août 2016

Blandine: "Au soir, arrivée à pied à Jauja apres m'être faite déposée en bord de route par une voiture taxi minibus. Je trouve l'hôtel au détour d'une rue... Et là : la porte s'ouvre sur une rideuse survoltée !!! Houraaaaaaaaa ! Je crois que je suis à la bonne adresse!!! Après avoir déballé les sacoches, hop, l'apéro saucisson - Bourgogne est lancé! Ca nous met en appétit avant de partir à l'assaut de la ville et de sa fameuse pizzeria Toto's! Nous ne faisons qu'une bouchée de [...]
s pizzas peperoni-hawaienne-4 saisons tout en essayant de capter une barre de wifi du voisin et en sirotant une limonade au bon goût de rhum. Nous sommes comblés ! Nous profitons d'une nuit douillette dans notre maison privée pour recharger les batteries avant le grand départ!"
Jauja (3400 m / D+ 317 m) ‐ 20 août 2016

114 km

Camille: " Séance de bricolage ce matin avant de partir, Bruno arrive à réparer son vélo d’un tour de main après avoir quand même tout démonté, avec quelques points de colle sur le pneu. Grande journée de descente aujourd’hui ! C’est parti, on se fait la technique du ptit train, les uns derrière les autres, le premier pédale pour les autres, sympa, et les autres se la coulent douce tranquilles derrières, aspirés par le premier ! Et on tourne. Bon, certains restent devant plus [...]
longtemps que d’autres... Merci Brubru et Lolo ! Il faut juste faire super attention, prévenir les copains de derrière quand il y a des écarts de parcours, des trucs sur la route, des dos d’âne, du verre… Et surtout ne pas freiner quand on voit des chiens hein Camille ! Même s’ils aboient fort ;). Arrivés en un tour de pédale à Jauja dans la rue principale, où nous attend une fanfare pour fêter notre arrivée et un mariage ! Et une première semaine, une ! Installation dans une pension familiale tenue par une petite vieille très chic qui se fait une joie de nous accueillir chez elle. Et heureusement car il ne nous faut pas beaucoup de temps pour qu’on se sente chez nous, à cuisiner dans sa cuisine, étendre notre linge sur son balcon et ouvrir un atelier de bricolage de vélo dans sa cour."

+3

Un ptit air de Cuba
Pucara (4355m/D+1125m) ‐ 19 août 2016

71 km

Camille: " Départ matinal de notre hôtel tout jaune. Braquage du camion de fruits et légumes qu’on croise sur la route. Et route magnifique à flanc de montagne. On flirte un peu avec les grains, jusqu’à s’en prendre un gros au moment du pique nique. Pourtant Bruno avait choisi de sortir le réchaud pour nous préparer une petite infusion. Mais on ne se laisse pas impressionner et on mange nos sandwichs à la neige qu’on trouve délicieux. C’est reparti, premier col à 4800, ça pa [...]
sse presque tout seul… bon c’est toujours un peu décourageant de voir les silhouettes de Lorraine et Bruno devenir plus petites mais en même temps ça donne un peu envie aussi de les rattraper et de pousser un peu plus sur les pédales. Premier col passé ! Descente derrière surprenante, toute verte et des paysages qui n’ont pas grand chose à voir avec ce qu’on vient de quitter. Arrivée en bas, on rejoint la grosse route. Ça fait tout drôle de retrouver des des bus et des camions, ça faisait longtemps ! C’est là que Bruno propose de continuer sur le deuxième col parce qu’il n’est que 14h. Contre toute attente, on dit Banco ! Et c’est reparti pour une deuxième montée, sur route cette fois çi. J’essaye de compter les virages avec les camions qui passent, ça m’occupe… En haut, enfin ! Panneaux pour dire qu’on est sur l’autoroute la plus haute du monde, ah oui quand même ! On s’équipe pour la descente, fissa, petit problème technique niveau roue arrière de Bruno, on fait une pause sur le bord de la route, le temps que Bruno comprenne d’où ca vient, démonte deux trois trucs, on en profite pour remettre quelques couches car ça caille, et on repart. Arrivée à Pucara à la frontale. Ville de mineur, une vraie. On se trouve un ptit hôtel à la patronne foldingue qui nous dit le sourire en coin qu’il ne faut pas se doucher car avec l’altitude on peut s’électrocuter, ok, bon de toutes façons on n’avait pas très envie, enfin pas autant que d’aller diner ;) ! On traverse la route pour se trouver une petite cantoche de mineurs, vide jusqu’à ce que débarquent une armada de mineurs, en bus, qui terminent eux aussi leur journée !"

+2

Dwish sous la neige
Marcapomacocha (4440m/D+1223m) ‐ 18 août 2016

84 km

Camille :" Petit déjeuner. J’adore, Lorraine et Bruno débarquent dans ma suite royale tout sourires avec tout l’attirail, ça sent le ptit dej de compet ! Et en général, plus les chambres d’hôtel sont glauques et plus les ptit dej qu’on y fait sont bons ! Prise de décision sur la suite de l’itinéraire. J’avais quelques hésitations quant à l’option Pampa, c’est à dire que la tête de la courbe couplée à la petite barre avec les altitudes sur la gauche m’avaient un pe [...]
u filé la chtouille… Mais la nuit portant conseil, Lorraine sort de son chapeau au ptit matin une option magique qui donne une tout autre tête à la courbe, et Bruno me charme avec les paroles d’une chanson sur la montagne que des petites sœurs leur ont chantée en Equateur… Gagné ! Ce sera l’option pampa, merci Lorraine et Bruno d’avoir habilement et discrètement persévéré ;) ! On part frais et dispo, contents de notre décision, de la suite de l’aventure et de la route au départ qui est plate et bitumée ! Yeah ! Petite journée aujourd’hui. On traverse une zone touristique, enfin « kind of ». Des sortes de montagnes dentelées avec des pics en forme d’animaux se dressent à droite et à gauche de la route. Escale Chocman et Cancun aux bains thermaux puis arrivée à Huayllay. Premier hold up d’un camion de fruits et légumes rencontré à l’entrée de la ville. Déjeuner devant le match de basket France – Espagne. Bruno est trop content ;)! Même si le public (enfin c’est à dire les 3 péruviens qui sont dans le restau), est pour l’Espagne, scandale ! Aprèm lessive, glande, repos et courses (deuxième hold up). On pourrait croire mais non, pas une seconde la question du poids se pose au moment de faire des courses, c’est d’abord le menu et ensuite on fera en sorte de tout caser dans les sacoches (de Lorraine et Bruno, ça c’est chic pour les invités). Diner dans un restau de la ville qui diffuse comme d’hab cette émission sorte de fort boyau local qui nous suit partout avec le jeu du mur !"

+6

C'est si b'haut
Huayllay (4300m / D+ 275m) ‐ 17 août 2016

27 km

Camille :" Petit déjeuner. J’adore, Lorraine et Bruno débarquent dans ma suite royale tout sourires avec tout l’attirail, ça sent le ptit dej de compet ! Et en général, plus les chambres d’hôtel sont glauques et plus les ptit dej qu’on y fait sont bons ! Prise de décision sur la suite de l’itinéraire. J’avais quelques hésitations quant à l’option Pampa, c’est à dire que la tête de la courbe couplée à la petite barre avec les altitudes sur la gauche m’avaient un pe [...]
u filé la chtouille… Mais la nuit portant conseil, Lorraine sort de son chapeau au ptit matin une option magique qui donne une tout autre tête à la courbe, et Bruno me charme avec les paroles d’une chanson sur la montagne que des petites sœurs leur ont chantée en Equateur… Gagné ! Ce sera l’option pampa, merci Lorraine et Bruno d’avoir habilement et discrètement persévéré ;) ! On part frais et dispo, contents de notre décision, de la suite de l’aventure et de la route au départ qui est plate et bitumée ! Yeah ! Petite journée aujourd’hui. On traverse une zone touristique, enfin « kind of ». Des sortes de montagnes dentelées avec des pics en forme d’animaux se dressent à droite et à gauche de la route. Escale Chocman et Cancun aux bains thermaux puis arrivée à Huayllay. Premier hold up d’un camion de fruits et légumes rencontré à l’entrée de la ville. Déjeuner devant le match de basket France – Espagne. Bruno est trop content ;)! Même si le public (enfin c’est à dire les 3 péruviens qui sont dans le restau), est pour l’Espagne, scandale ! Aprèm lessive, glande, repos et courses (deuxième hold up). On pourrait croire mais non, pas une seconde la question du poids se pose au moment de faire des courses, c’est d’abord le menu et ensuite on fera en sorte de tout caser dans les sacoches (de Lorraine et Bruno, ça c’est chic pour les invités). Diner dans un restau de la ville qui diffuse comme d’hab cette émission sorte de fort boyau local qui nous suit partout avec le jeu du mur !"

Picos de Huayllay
Vicco (4100m / D+ 853m) ‐ 16 août 2016

67 km

Camille: "Réveil en rang d’oignons sous nos duvets fluos. Vue sur la montagne, le fumé de la baie vitrée et le rose du lever du soleil font leur petit effet. Cet hôtel est vraiment pas mal. Et en plus ce matin on fait des galettes d’avoine (œuf + yogourt + flocons d’avoine + sucre). Départ pour une nouvelle journée. Belle montée pour la mise en jambe, elle est finalement moins terrible que ce que je pensais, déjà parce qu’il ne fait pas encore trop chaud et parce que Bruno me r [...]
aconte des histoires toute la montée ;) ! Déjeuner dans un ptit restau de bord de route, comme on les aime. Lorraine en profite pour prendre un petit cours de danse avec la patronne et sa fille, qui se réjouissent de la voir tourbillonner avec elles. Et puis on repart, direction Cerro de Pasco. Ville mythique ! On sait de Christelle qu’elle vaut autant le détour qu’elle est moche. En plein cœur des mines, c’est une ville paraît-il « intéressante d’un point de vue industriel ». On y arrive, Bruno grâce à son GPS nous évite la route des américains et nous fait arriver en centre ville par des chemins de traverse. Ville de métal et d’ateliers partout, ça ce n’est pas tombé dans l’œil d’un aveugle, et Bruno en profite pour faire réparer le garde boue arrière de Lorraine chez le seul mec qui travaille l’aluminium à Cerro. Ils réalisent un travail de chef d’un tour de main. Le temps que Lorraine nous rapporte quelques surprises de son excursion en ville, des gâteaux énormes et un jus d’orange pressé. On reprend la route, ça grimpe sec avant de sortir de la ville et de récupérer une grosse route tout en descente. A fond les manettes jusque Vico ! Ah Vico, la capitale de la chips, son village rue, ses boutiques, son hôtel de charme sans eau courante et son restau fermé au skydome tout droit sorti d’un souvenir de futur. On dine dans la pension du village et on flâne devant les « rayons » des ptites boutiques de la rue pour choisir un premier dessert, puis un deuxième… Il fait un froid de canard, il faut bien reprendre un peu de forces ;) !"

+5

Germinal
Uchumarca (3950m / D+ 900m) ‐ 15 août 2016

49 km

Camille : "Les tentes sont encore un peu givrées ce matin. Estimation de Bruno sur l’heure à laquelle le soleil devrait se pointer, avec une marge d’erreur de 5% et bien... il n’y a pas d’erreur ;)! Le soleil arrive et réchauffe le tout pour nous permettre de prendre le café au chaud et de remballer au sec. Flocons d’avoine bouillis avec bananes délicieusement préparés par Lorraine, salade de fruits frais, café, pains et confiture. Le camp plié et les estomacs bien remplis, no [...]
us voilà repartis à l’assaut de la montée, il doit rester dans les 700m avant le col. Premier blue lagoon, puis deuxième. On découvrira qu’ils sont artificiels et creusés pour « accueillir » les rejets des mines (note pour plus tard d’approfondir ce point…). Ah oui, parce que à noter que nous sommes en plein dans le berceau minier du Pérou. On aperçoit d’ailleurs au loin une ville dortoir dans laquelle séjourne les travailleurs. Ce n’est pas tout à fait gai vu de loin, ça l’est peut-être beaucoup plus de près. Ou pas. On ne sait pas. Premières épingles à cheveux un peu serrées, oh ça monte d’un coup… Je résiste au « pieds à terre » et puis 3 épingles avant la fin, je craque. Tant pis. Ça me permet de vérifier que c’est une erreur de penser qu’on va aussi vite à pieds ;) ! Quand on marche (enfin quand on marche en poussant son vélo), le compteur ne nous fait même pas l’honneur de fonctionner, c’est trop lent pour lui. Premier col à 4700 ! Je me souviens de ce que m'avait dit Bruno quand je m'inquiétais (un peu) de la topographie du Pérou: « non mais il ne faut pas s’inquiéter pour les montées, en montagne ce qui est génial c'est que dès que tu arrives à un col, ok c’est un peu dur, mais tu as toujours la surprise de découvrir un nouveau paysage, et ça c’est génial et magnifique ! ». Il avait raison Bruno. Surtout à cet endroit là. Arrivée sur une sorte de haut plateau, Lorraine trouve que ça lui rappelle des paysages d’Asie centrale. Epoustouflant. Encore plus époustouflant de tomber un peu plus loin sur une ptit village en couleur, avec un restau d’altitude à la façade bleu et à la patronne un peu rustique (en même on la dérange en pleine émission de télé…). Cochon éventré sur la table de la cuisine. Mmmm, je vais prendre des légumes moi... Sublimes en dessert. On repart, le ciel a profité de notre pause dej pour se couvrir. Il ne faut pas 10 minutes pour que la grêle se mette à tomber, c’est presque de la neige d’ailleurs, on ne sait pas très bien, en tout cas elle tombe à l’horizontal avec le vent. Bruno et Lorraine sortent leurs sur chaussures, on passe aux choses sérieuses ! Grande descente jusque Uchumarca. Découverte d’Edith, la bibliothécaire aux histoires romanesques, qui déplacera des montagnes pour nous permettre de dormir non pas chez elle (bien qu’elle aurait adoré), mais dans une salle de réunion de la mairie. Rencontre avec Magalie et une amie à elle, qui viennent avec leurs livres d’Anglais. Lorraine les fait réciter leur leçon, accent à couper au couteau mais une telle attention pour montrer leurs efforts qu’on ne l’entend presque plus. Edith vient prendre l’apéro avec des amis professeurs. Quelques photos de famille et discussions plus tard, on dine sur notre table de réunion assis sur des fauteuils en cuir qui tournent sur eux même. Nuit au chaud avec nos vélos."

+7

Col
Lago Paton (4085m / D+ 449m) ‐ 14 août 2016

15 km

Camille: "Réveil matinal. Excitée de démarrer, impressionnée de pédaler ou enivrée par les mélodies de la fanfare qui n’a pas arrêté de jouer de la nuit je ne sais pas, mais je n’ai pas très bien dormi. Jour de départ pour Greg et de démarrage pour nous. Petit dej gargantuesque. Je pensais que c’était pour célébrer le changement d’équipe… mais non ! Je découvrirai à mon plus grand plaisir que c’est comme ça tous les matins, parce que Lorraine et Bruno, ils ne rigol [...]
ent pas avec les ptits dej (avec aucun autre repas d’ailleurs, …). Escale technique au garage, derniers réglages. « On » ajuste les selles des nouvelles arrivées, « on » file un ptit coup dans les pneus, « on » gère la garagiste qui a encore un ptit coup dans le nez d’avoir trop fait la fête hier soir, « on » fait le plein en essence du réchaud et c’est parti. Ça grimpe direct ! Et tiens, finalement, aïe, c’est de la piste et pas de la route… Bon ben de toutes façons, ça va être notre terrain de jeu pendant 2 semaines donc autant commencer dans le vif du sujet. Bruno partage quelques conseils techniques, pour nous éviter de nous épuiser et de faire souffrir les vélos. Bien bouger les chevilles, les genoux, dans l’axe, ne pas hésiter à faire surtout plein plein plein de tours de jambe (70 minutes pour brubru, si si), ah oui, et les vitesses, très important, la chaîne doit toujours être droite, pas de croisement. Donc jamais petite vitesse et grand plateau, heu, ou l’inverse… ah mince je ne sais déjà plus (bon, en même temps je ne savais pas encore ce matin ce qu’était un pignon…). Mais j’ai bien compris que dès que ça fait du bruit ce n’est pas bon du tout et il faut réajuster. Pique nique au bord d’une rivière. Puis poursuite de la montée. Quelques épingles à cheveux plus tard, il est presque 17h et déjà largement l’altitude (4070m) de s’arrêter pour la nuit. Un spot parfait s’offre à nous, en contre bas de la route. Vue dégagée sur une montagne magnifique, ciel gris sombre menaçant au loin, mais le vent à l’air de pousser les nuages vers le large. Le gris contraste avec le jaune des herbes sèches, c’est beau. La rivière coule un peu plus bas. Lorraine va voir nos voisins de bergers, fait un brin de causette avec eux et les prévient que ce soir on dort chez eux. Au menu, soupe de légumes frais et pâtes « à la sauce Don Vittorio »*. Délicieux. (*La sauce Don Vittorio en vélo c’est comme les maquereaux à la moutarde en rando, c’est le meilleur plat du monde)."

+3

Nouveau départ
Oyon (3628m / D+ 1048m) ‐ 13 août 2016

56 km

Feux d'artifice pour la dernière journée de Greg au Pérou ! Nous nous réveillons dans la pampa, prêts à dévorer notre dernier sommet à 3. Nous sommes aussi prêts à dévorer bien plus mais -une fois n'est pas coutume - nous avons compter un peu juste sur les quantités... Nous traversons des mines d'argent où nous refusons un beau cadeau de l'ingénieur chargé des travaux : un gros caillou de 5kg avec des pépites d'argent !! Nous franchissons le cap des 21000 km en même temps qu'un [...]
sommet à 4900 m. Nous fêtons le tout en partageant les petits pains et le miel qui nous restent avec une grande tisane pour tromper la faim. Arrivés à Oyon, une fanfare nous accueille sur la place. Ce ne sont pas Camille et Yo qui ont organisé notre arrivée mais la fête de la vierge qui transforme la ville en fête foraine. Dans la cacophonie générale nous retrouvons par hasard les filles. C'est le passage de relais.

+8

Rdv avec le nouveau groupe

CopainCool: Gregos

Gregos est venu en aout 2016 au Pérou de Huaraz a Oyon pendant 21 jours. Il en aura pédalés 16 pour parcourir 921 km et 17 747 metres verticaux.
Dernier camping nature de greg (4158m / D+ 1494m) ‐ 12 août 2016

41 km

Aujourd'hui on fait le plus grand lacet du monde: 4.5 km avant l'épingle dans l'autre sens! C'est longuet mais ça monte doucement et nous sommes bientôt a notre hauteur préférée pour camper: 4100 m, plus que des lamas, des cigognes, des ruisseaux frais et des sommets blancs qui pointent le bout de leur glacier.

+2

Le plat le beau
Yocchi (2660m / D+ 1270m) ‐ 11 août 2016

56 km

Je redoute cette journée depuis que nous avons imprimé la feuille de profil: un grand V qui nous fait sombrer loin des sommets à 1500 m d'altitude. C'est une bonne nouvelle pour retrouver temporairement un peu de chaleur mais c'est aussi le début d'une longue et laborieuse remontée à 4000 m pendant 3 jours. L'humeur est morne. Greg ne comprend pas trop où est passé notre entrain avant d'avoir pédaler 3 lentes heures dans les virages poussiéreux du canyon encaissé et progressé de seul [...]
ement une vingtaine de kilomètres. Nous sommes dans une course contre la montre pour que Greg puisse monter dans un bus dont nous ne connaissons pas l´horaire le matin même de son vol. Malgré ses nouveaux pneus, Greg crève a répétition, a se demander s´il ne fait pas exprès pour inventer des pauses comme Christelle lui avait recommandé! Nous croisons 3 véhicules dans la journée, dont un en panne qui veut rejoindre Lima en prenant la direction inverse de la notre... Nous commencons a nous inquieter legerement pour le vol de Greg, bien que nous ne serions pas mécontents qu´il le rate et prolonge l´aventure. Les Péruviens eux sont sereins, 18 a regarder le chauffeur se débattre en tapant sur du métal sous le minivan... La vue n'est pas encore dégagée mais la fraîcheur retrouvée ! Arrivés dans un petit village, nous cherchons un petit coin chaud pour se reposer pour la nuit. Après avoir fait le tour du village, nous rencontrons Jésus -que nous accueillons tel le messie- qui nous ouvre la salle municipale où nous faisons un nouveau festin.

L'enfer du cañon
Llipa nuevo (2855m / D+ 1159m) ‐ 10 août 2016

83 km

Midi, place du village, nous sortons les avocats, le fromage, le basilic et le couteau suisse. Quelques minutes plus tard une petite horde d'enfants nous approchent, curieux, osant poser tour à tour une question : "de donde son?" "Porque andan en bicicleta?" "Conocen Christelle ?". Question surprenante, mais en plein dans le mille! Nous connaissons bien Christelle qui a emprunté cette route avant nous dans le sens inverse. La mère de la petite fille débarque sous peu sur la place, aussi ravi [...]
e de nous raconter sa rencontre avec Christelle que notre amie était ravie de nous narrer sa nuit dans ce bled. On décline à regret les invitations à rester avec elle pour continuer notre route vers les longues étapes qui nous attendent afin de mettre Greg dans un bus et retrouver Camille et Yo. Llipa Nuevo nous permettra pas de voir la fin de James Bond et encore moins les JO mais la mairie nous ouvre les portes d'une petite chambre dans laquelle nous faisons un festin thaï avec nos vivres exotiques de Huaraz.

Sur les traces de Christelle
Huaraz (3040m / D+ 1227m) ‐ 7 août 2016

113 km

Balle neuve! Nous rentrons "chez nous" et retrouvons fourneaux, lessive, eau chaude et James Bond sur grand écran. Le temps de réparer les souliers, de vider la banque au point d'alerter Boursorama et de remplir les sacoches de granola et nous voilà repartis! Cette fois ci nous prenons le cap vers le sud et comptons bien réduire la distance qui nous sépare de l'arrivée !

Vite camille arrive
Chiquian (3462m / D+ 887m) ‐ 6 août 2016

47 km

L'avantage de dormir haut c'est de pouvoir commencer la journée par une grande devalade de pente. L'après midi est plus rude avec une belle série de lacets pour nous sortir d'un canyon brûlant et poussiéreux. Greg prend le temps de sauter tout habillé dans la rivière pour emporter un peu de fraîcheur avec lui. Je traîne derrière en me gavant de Chocman et de Cancún. Si je n'arrive pas à rattraper les garçons c'est bien que je dois manquer de sucre... en fait il va falloir s'y faire, [...]
les garçons ont équilibré leurs niveaux et semblent bien s'entendre sur la technique : tout-donner-ne-jamais-mettre-le-pied-au-sol. Arrivés en haut nous sommes bien guillerets de trouver un petit hôtel cosy qui vent des bières artisanales! Seul hic, nous pensions trouver à Chiquian un distributeur automatique ! Il nous reste 50 soles (15€) et le prochain distributeur sur la route est à 5 jours... La cellule de crise se réunit : nous sommes partis il y a 2 semaines de Huaraz pour faire des boucles dans la cordillère mais avec un peu de détermination nous pouvons y retourner en une journée de vélo ! Le plaisir d'aller surprendre Camille qui y sera pour son départ en trek, le besoin de cash et la soif de vin rouge et de pizza nous mènent à la grande ville en temps record dans un diabolique petit train qui ne ralentit que pour s'arrêter une fois arrivé.
Base Camp huayhuash (4177m / D+ 1159m) ‐ 5 août 2016

39 km

10 jours que Greg pédale. Sa progression passe un sérieux cap en franchissant un col à 4900 m. Après avoir mis le pied à terre dans les premiers virages, puis pédalé en papotant avec moi, Greg n'est plus loin de Bruno... va t il le depasser avant la fin de son séjour ? Nous franchissons le col de Cuncush pour découvrir le paysage de la chaîne montagneuse Huaywash. C'est l'occasion d'une séance photo très technique qui nous fait monter et redescendre le manège de quelques virages. G [...]
reg en profite pour me raconter l'émouvante histoire de La Mort Suspendue qui s'est déroulée il y a 30 ans dans la montagne en face de nous. L'air frais et le récit me donnent des frissons dans le dos. Vite, vite allons nous serrer auprès de randonneurs à la veille de leur départ en excursion dans un grand camp ensoleillé. Les discussions vont bon train avec les français d'à côté mais la grêle nous pousse dans nos tentes dont on ne ressortira que le lendemain matin au bruit des sherpas chauffant les gamelles et chargeant les mules.

+13

Wesh wesh
Huallanca (3573m / D+ 1012m) ‐ 4 août 2016

68 km

+8

Entre ciel et terre
Campement 3 étoiles (4191m / D+ 618m) ‐ 3 août 2016

22 km

Aujourd'hui on ne pédale pas on cuisine ! On rentre dans le parc national et on y installe notre campement sous le logo de Montagnes en Scène. Sous les rayons du soleil nous ne ferons pas défiler les vidéos des aventuriers mais les casseroles et les épices! Nous nous endormons tôt, pressés de gagner la chaleur de nos duvets et nous réveillons pour retrouver la tente givrée et les bouteilles gelées !

+10

Nouvelles recettes
Catac (3614m / D+ 1414m) ‐ 2 août 2016

71 km

Catac et l'attaque des antibiotiques de la petite boutique pour soigner en coup de baguette magique les problèmes gastriques. Ainsi pas de temps à perdre! Après avoir dévalé un pan de la cordillère sous un ciel dramatique nous pouvons en attaquer un nouveau le lendemain ! Dans les doux kilomètres d'asphalte on a le temps d'admirer les grands sommets, les champs dorées et d'emporter dans nos coeurs les sourires des jolies bergères avec leur haut chapeau de biais trônant fièrement en [...]
haut de leur silhouette colorée.

+3

Shackatac
Chavín de Huantar (3108m / D+ 934m) ‐ 31 juil. 2016

88 km

Le porte bagage du Greg rend l'âme. Il s'en accommode bien en nous refilant son paquetage et en fonçant à toute berzingue dans les méandres du canyon. Une journée off à Chavin nous permet de goûter le Pisco Sour, manger des aeropuertos (riz cantonnais avec des nouilles sautées) à volonté, prendre des potions de sorcière, goûter à des glaces tri-goûts (fraise, vanille, salive de la vendeuse) et souder le porte bagage le plus robuste d'Amérique du Sud.

+3

Pause soudure
Vaqueria Huachucocha (4280m / D+ 1547m) ‐ 30 juil. 2016

47 km

Greg remonte de la traite avec un litre de lait, Bruno avec un tableau de statistiques répertoriant le litrage de chacune des 44 vaches aux prénoms italiens et les 7 nains remontent derrière avec leurs bonnets de feutre enfoncés sur les oreilles les 150 litres vers la fromagerie. Je suis dans la cuisine avec pour défi de nous nourrir tous les 10. Les règles du jeu sont simples: patates et tout le fromage et le lait que je souhaite ! Challenge accepté c'est parti pour la tartiflette géant [...]
e. Le diner se passe dans le bruit des lampées de soupe, des ricanements des messieurs qui tentent de prononcer "tartiflette" et des 5 bouilloires qui crepitent et débordent sur le poêle. Nous allons nous coucher dans notre petit chalet de bois construit par les étudiants de Don Bosco. Nous sommes bien contents d'être à l'abri du froid et du vent et d'avoir le ventre et les sacoches pleine de fromage.

+5

Qui a dit fromage ?
Chacas (3380m / D+ 1263m) ‐ 29 juil. 2016

51 km

Nous savons qu'à Chacas il y a l'asso italienne du Mato Grosso que nous avions rencontrée en Equateur. Mato Grosso pour nous rime donc avec accueil chaleureux et gastronomie italienne. Nous décidons d'y fêter mon anniversaire (avec les histoires de fuseau horaire ce n'est pas vraiment en avance donc c'est validé par les plus superstitieux d'entre nous). Pour l'occasion nous allons au plus bel hôtel de la ville et dînons à la pizzeria montée par les volontaires Mato Grosso. Les joues so [...]
nt rouges de la journée de grand air, de la chaleur du four à pizza mais aussi du Gigondas apporté par Gregos. Une bouteille de Gigondas c'est déjà une fête en soi qui rappelle les week-ends d'escalade et les grandes tablées de copains dans les gîtes de France mais alors une bouteille de Gigondas qui a fait plus de 150 km de vélo et 3000 m de dénivelé dans une sacoche c'est encore mieux! Nous sommes charmés par les italiens qui nous racontent leur engagement et leurs projets.

Vive mato grosso vive l'Italie
Yanama (3380m / D+ 932m) ‐ 28 juil. 2016

51 km

34 épingles et 4700 m. C'est une première pour Greg mais aussi un record d'altitude pour LaRoueCool. Ce n'est pas facile mais la vue au passage du col récompense bien vite les efforts - bon , quelques pâtes de fruits et barres de chocolat participent aussi...

+14

Premier 4700m
Laguna llanganuco (3860m / D+ 1390m) ‐ 27 juil. 2016

32 km

Greg est avec nous. L'aventure tant attendue de la cordillère blanche peut démarrer ! Nous avons ficelé pour les 3 prochaines semaines un solide programme qui implique de traverser la cordillère 4 fois et de décrire deux belles boucles autour de Huaraz avant de reprendre notre cap au sud. Grégoire découvre les sensations de la montée en vélo chargé sur piste bosselée. Pas de bol, tous les péruviens sont en vacances donc en prime de l'effort nous avons des nuages de poussière qui s [...]
e lèvent derrière chaque rutilant 4x4 immatriculé Lima qui passe à toute berzingue. En haut de la montée, nous découvrons où allaient toutes ses voitures: laguna Llanganuco. Entre deux rangées de montagnes un lac bleu fluo fait son apparition. Nous fuyons les cars de touristes et les selfies stick pour pique niquer au calme. 2 km après le mirador courtisé par tous, il n'y a plus personne et la nature retrouve son calme apaisant. Nous dormons sous la tente, au bord du lac et aux pieds des sommets enneigés. Nous sommes à côté de la maison des muliers qui proposent leurs services aux randonneurs. Leurs bêtes indisciplinées nous divertissent mieux qu'une série B: qui des 34 ânes gagnera le coeur de l'unique mule? Les muliers nous vendent une bière, nous commençons le tournoi de cartes, ainsi que le concours cuisine: c'est le coup d'envoi d'une sacrée virée.

+7

Au pieds des grands sommets
Yungay (2535m / D+ 393m) ‐ 26 juil. 2016

59 km
Huaraz (3040m) ‐ 22 juil. 2016

2 mois qu'on en parle: le rdv avec Greg! Nous parvenons finalement à l'heure et même avec un peu d'avance pour profiter d'une soirée de fête et d'un peu de repos avec Christelle avant qu'elle ne s'envole vers sa prochaine aventure. Huaraz - le Chamonix de la Cordillère - grouille d'activité. Nous sommes le jour de la fête de la ville et la veille de la fête nationale. Nous cherchons avec nos baluchons une auberge qui veuille bien me nous. Peine perdue. Alors que nous perdons espoir Kat [...]
hia surgit comme par miracle ! Elle a un studio tout confort au dessus de chez elle qu'elle nous loue. Nous voilà dans notre appartement, les vélos sur le rooftop, et rapidement la cuisine pleine de délices du marché qui n'attendent qu'à passer sous les couteaux et dans les fourneaux !

+2

Christelle / greg passage de témoin

CopineCool: Christelle

Christelle est venue en juillet 2016 de Loja en Equateur a Huaraz au Perou pendant 13 jours. Elle en aura pédalés 8 pour parcourir 562 km et 11 040 metres verticaux.

Les Ciclaventuriers by Christelle Gaudron

Bruno et Lolo sont sur leurs vélos. Mais ce ne sont pas de simples ciclistos: ce sont des Ciclaventuriers, et ça c'est un sacré métier. Etre Ciclaventurier c'est choisir les itinéraires où les gens on...
La Esperanza (1400m / D+ 845m) ‐ 21 juil. 2016

110 km

Avant de rentrer dans la splendeur de la cordillère blanche, nous faisons une journée marathon dans les entrailles de la terre. 60 km de descente pour se retrouver au fond d'un canyon très chaud et poussiéreux. D'un côté de la route, des chercheurs d'or hirsutes fouillent le lit de la rivière avec leurs tamis alors que de l'autre côté une falaise raide trouée de petits tunnels nous fait parfois de l'ombre. Nous remplissons nos narines de poussière et nos yeux d'immensité. Nuit dans u [...]
ne station de bord de route sans charme mais qui éponge notre sommeil de voyageurs sans peine.

+20

20 000 km
Pallasca (3141m / D+ 1121m) ‐ 20 juil. 2016

51 km

Lacets, lacets, lacets. L'Alpe d'Huez du Tour du Pérou!

+3

Ciel bleu ne te mord pas la queue
Sous le condor (3690m / D+ 2094m) ‐ 19 juil. 2016

65 km

Nous passons la soirée devant Everest (le film) pour nous préparer a notre expédition du lendemain. Le clairon sonne a 6h! Le guide (Bruno) annonce qu'il faut être au sommet (4400m) avant 14h. Nous montons sans trainer en ne s'accordant que des pauses pour réparer une chaine, changer une chambre à air ou serrer des freins. Le guide finit l'ascension avec une chaine mais sans vitesse. Christelle dit qu'elle se sent raplapla, elle est vite rassurée de voir que son pneu aussi et c'est don [...]
c ça qui pompait son énergie dans les derniers mètres de dénivelé. Nous arrivons à ce que nous prenons pour le sommet à 14h! C'était sans compter que le sommet était en fait 10 km plus loin le long d'une magnifique crête entre nuages et alpagas. La descente est rock (très rock) n roll (pas si roll que ça...). Je pense à mon copain Clément que je teletransporterai bien là pour qu'il descende mon vélo à toute vitesse entre les pierres, les ruisseaux et le sable. Je me concentre pour bien descendre les mains crispées sur les freins et les mâchoires serrées (il paraît que ça sert à rien ça mais bon c'est une vieille habitude). Je ne peux pas m'empêcher de penser que c'est bientôt la photo des 20 000 km et que ça serait vraiment dommage d'avoir un sourire sans dents de devant... Je freine plus fort, je tombe, je garde toutes mes dents mais j'y laisse un peu de courage. Je décide de pousser le vélo en courant derrière les 2 autres qui ne font pas non plus trop les malins. La nuit tombe. Le guide tend le doigt vers des lumières en contre bas: "nous dormirons au lac, il y aura de l'eau et il fera moins froid". Nous sortons les frontales et avançons groupés. À 9 km de l'étang nous baissons les bras et nous installons pour camper sous la pleine lune. Nous nous installons en fait à notre plus beau spot de camping. Nous sommes un peu fatigués pour nous en rendre compte mais un festin et 2 ou 3 gorgées de "rhum de secours" plus tard nous avons tous nos esprits pour nous émerveiller et nous coucher, impatients de voir le spectacle à la lumière du jour!

+9

Prends ton alpaca
El Edén (2755m / D+ 1282m) ‐ 18 juil. 2016

68 km

Morale de la journée : - l'agneau au déjeuner ça ne donne pas envie de pédaler après. - les sources thermales dans les vallées c'est bien mais en haut de la montée ça serait top!

+2

En route vers le paradis
Cajabamba (2600m / D+ 1339m) ‐ 17 juil. 2016

89 km

Le réveil dans les nuages nous fait partir vite vers le fond de la vallée pour passer en dessous de l'humide couche de brouillard. La ville de Cachachi est en fête : c'est le marché ! Nous engloutissons un poulet frits sous les yeux des madames aux beaux cardigans colorés, des monsieurs avec leurs ânes et des petits bouts avec leurs joues rouges. Toute la descente les enfants nous ont fui après avoir crier des "gringoooo" mi-rigolard mi-menaçant.. José, le commissaire de police nous exp [...]
lique qu'ici les mamans grondent les enfants qui ne finissent par leur soupe en disant que les gringos vont venir les enlever!! Avec ce nouvel éclairage, je revis avec amusement le moment où je m'arrête net devant un petit bonhomme de 4 ans tout seul sur le chemin et lui parle avec insistance en lui tendant des friandises! Nous quittons la montagne ocre en vibrant de la tête aux pieds -a en perdre les cookies de ses sacoches - sur le chemin caillouteux pour rejoindre une belle vallée verte. La route devient lisse, la température augmente et l'eau coule dans les rivières. Nous montons au tempo d'un entraînement de triathlète vers les rues pavées de Cajabamba. Les villes ici finissent souvent en "Bamba" ce qui nous donne envie de danser la samba avec des cucarachas.

Caja ciclo
Au dessus de jésus (3815m / D+ 1434m) ‐ 16 juil. 2016

48 km

Une mini nuit et un gros petit déjeuner plus tard nous prenons le cap de Jésus. La descente est douce et asphaltée, parfaite pour papoter. Profitons, car la suite se corse. En déjeunant une bonne petite soupe végétarienne aux pieds de poulets (!?) Christelle observe la montagne en face, le sourcil relevé : "vous croyez que ça monte tout droit là dedans?". Belle intuition! Nous passons le sommet alors que la lumière décline, c'est magnifique bien qu'un peu frisquet. La nuit nous pousse [...]
dans un petit terrain de foot - les surfaces planes sont rares en montagne - aménagé par un fermier très pauvre. Il vit sous les pilones électriques mais n'a pas le courant chez lui. Ce qu'il a ce sont des enfants par nuée et un beau terrain presque plat où les jeunes du village s'entraînent au vélo que le ministère de l'éducation vient de leur offrir. Le ministre ne doit pas souvent pédaler en montagne car il a choisi de jolis pignons fixes chinois. Les 50 vélos rouges ont été offert hier. L'euphorie est à son comble. Les vélos ne peuvent pas bien monter les côtes, mais l'imagination ne manque pas pour s'en servir d'autotamponeuses ou de véhicules pour 3! Les jeunes veulent essayer nos vélos, nous faisons semblant de ne pas comprendre. Les moins jeunes veulent connaître le prix de notre tente, des vélos, et du réchaud; nous faisons semblant de ne pas comprendre. Une petite tisane pour calmer les grelottements et au lit!

+2

Ciel si haut
Cajamarca (2550m) ‐ 15 juil. 2016

Nous sommes contraints à mettre le turbo pour honorer le vol de l'une et les rendez vous des autres. En voyage à vélo, le bouton fastforward c'est le bus! Bus 1: mini combi avec poule et passager qui boit de la gnôle dans les virages. Pause: - Nous sauvons un petit enfant dont le stand de cane à sucre s'est renversé sur lui le laissant les 4 fers en l'air et le parasol au sol. - Nous mangeons notre premier Cuy Cuy (cochon d'Inde) en entamant le grand tournoi de belote de comptoir. [...]
- Nous allons au stade. - Nous embrassons Dean pour son anniversaire qui a pris lui aussi le bus après nous avoir vu passer à toute berzingue dans notre combi alors qu'il perdait son souffle dans les lacets. S'il savait qu'à ce même instant là, derrière nos vitres, épaule contre epaule avec nos voisins, nous l'avions envié... Bus 2: Après l'expérience du matin, nous ne lésinons pas sur les moyens et embarquons dans le Royal Palace. Le marketing a eu raison de nous. Le bus n'a de royal que le nom avec ses vitres cassées et fauteuils cabossés. Enfin, il fait bien l'affaire puisque nous arrivons tous les 3 avec nos vélo indemnes à Cajamarca en pleine nuit. Le temps de secouer nos frissons du passage à minuit à 4000 m d'altitude nous trouvons un hôtel pour absorber nos dernières heures de sommeil.

+2

Bus day
Jaén (735m / D+ 1204m) ‐ 14 juil. 2016

114 km

Escale express à Jaen où le hasard fait encore bien les choses. Après une longue étape bien plate et chaude entre rizières et stands de fruits frais nous entrons dans Jaén guidé par Milton, ancien champion du Peru, qui nous emmène chez son pote mécano. En chemin nous cueillons Christelle qui descend de son bus et qui a retrouvé le rose aux joues. Chez Miguel le mécano, c'est le grand ramdam: des cyclotouristes à la pelle, la grand mère qui fait le thé, papy derrière le tour de Fra [...]
nce et des clients qui se battent pour avoir l'attention du patron. On se mêle avec joie à l'agitation générale et on ne se débrouille pas trop mal dans la course à l'attention du patron car en une longue soirée et une petite matinée il customize le VTT de Christelle en petit bolide pour pentes raides (en montée avec des vitesses et en descente avec des freins). l'Assemblée est fascinée que ce petit bout de nana là avec son chargement improvisé ait pu traverser de Cuzco à Huaraz sur le légendaire chemin des Pikes.

Rencontres
San Ignacio (1200m / 2173m) ‐ 13 juil. 2016

76 km

Nous franchissons le plus petit passage de frontière depuis le début de notre périple. Le chemin est étroit , sinueux, boueux et pas franchement plat. Le douanier est bien planqué et ne changera pas son planning de déjeuner même pour ses seuls clients de la journée. Contre mauvaise fortune bon coeur, nous dejeunons avec lui! Ce que nous n'avions pas anticipé c'est que le douanier péruvien lui déjeune une heure plus tard... après une interminable attente, l'officiel revient très dé [...]
contracté de son déj. Il s'occupe de nous sans se presser. A croire qu'il guettait la panne d'électricité le mettant au chômage technique pour prolonger le plaisir d'avoir un peu de compagnie. Il finit par nous accorder nos 90 jours manuellement et nous laisse filer, retrouvant ainsi le doux bruit de métronome des aiguilles de son horloge et des mouches qui volent. Nous arrivons dans la nuit noire à notre première étape péruvienne qui n'a pas plus d'électricité que le poste frontière.

+2

Frontera
Zumba (1200m / D+ 1335m) , Équateur ‐ 12 juil. 2016

50 km

Les intestins de Christelle ralentissent un peu son rythme et la forcent à changer de technique. Elle se lance donc courageusement dans une session de "bus-cycle" pour passer la frontière. Nous avons du mal à la quitter chaque matin, alors nous faisons des départs tardifs qui nous font arriver de nuit 3 jours de suite! Bruno trouve la technique pas mal car les montées se voient moins la nuit et je pédale toujours plus vite lorsque je fais la course avec le soleil!

Y a de la zumba dans l'air
Palanda (1230m / D+ 2198m) ‐ 11 juil. 2016

82 km

En route vers le Pérou
Vilcabamba (1576 m / D+ 727 m) ‐ 10 juil. 2016

50 km

Un prétexte de fête : les 40 ans de Scott. Le troupeau est au max! Nous voilà 13 cyclos bien déterminés à nous coucher après 21h, boire autre chose que de l'eau filtrée et manger du riz avec de la sauce! Let's party :).

Teuf
Loja (2041 m / D+ 1305 m) ‐ 8 juil. 2016

71 km

Nous partons sous la pluie sur la panaméricaine pour une étape pas folichonne. avec des copains avec qui papoter dans les montées les kilomètres défilent et nous arrivons de bonne heure à Loja où nous avons le temps de boire une petite tasse de thé - mijotée avec amour par notre ami anglais sur son réchaud à essence en pleine place du centre ville- avant notre rendez-vous vous avec notre hôte Pablo. Sa maison de bric et de broc est ouverte aux voyageurs de passage. Nous investissons [...]
les lieux et faisons grossir nos troupes avec l'arrivée de notre copine Christelle. Christelle débarque vélo sur le dos et baleine bleue sur l'épaule. Son chargement ne sort pas tout à fait des catalogues de "ultra light riding" de nos copains américains mais est tout aussi efficace! Décathlon peut être fière d'elle, une vraie ambassadrice!

A la casa de ciclista
Saraguro (2464m /D+1623 m) ‐ 7 juil. 2016

81 km

Comment camper en ville à 8? Nous n'avons même pas besoin de chercher car nous sommes les derniers de l'étape, les arrangements sont déjà faits lorsqu'on plante nos béquilles dans le sol. Le terrain de sport municipal est tout à nous et à une bonne centaine de sportifs et d'oisifs. La piscine nous ouvre ses portes pour accès à la douche, au jacuzzi, au hammam et au sauna. Avec une bonne paire de tongs et une analyse pas trop méticuleuse de la couleur de l'eau, on s'y jette à 8 et o [...]
n ressort frais et détendus. A 20h, extinction des feux, en tout cas de nos frontales, les spots du stade eux resteront allumés toute la nuit!

Sports camp
Jarata (3168 m/D+ 1187 m) ‐ 6 juil. 2016

63 km

A la sortie de Cuenca, nous rencontrons une joyeuse troupe de cyclistes. Nous ne sommes plus 2, mais 8! On voyage en peloton en papotant le long de la panaméricaine. Ils sont tous partis d´Alaska et ont fait comme nous la Great Divide. Ils sont équipés avec des vtt et du matos ultra light et ne jurent que par les routes de terre. Nous nous rendons compte que nous empruntons tous les memes routes a quelques jours d'écart! Nous qui pensions etre de grands aventuriers! Le soir nous montons des [...]
campements sur les stades municipaux. Le spetacle n´est pas triste: un showroom VIeux Campeur et cyclistes. Les garcons comparent leurs gadgets et les filles partagent leurs trucs et astuces.

+3

Rencontre des autres types
Cuenca (2560 m/D+ 1502m) ‐ 3 juil. 2016

94 km

L'accueil que nous recevons a Cuenca est un joyeux mélange de la spontanéité équtorienne et de l´étiquette francaise. Janine ouvre les portes de sa maison et se donne pour mission de nous nourrir et de ne pas nous laisser partir avant qu'on soit repus. Le défilé de bons petits plats a la francaise servis avec amour nous met en joie. Janine et sa fille Cristina surenchérissent tour a tour: lapin a la moutarde, poulet a la cuencanaise, truites grillées, petits déjeuner énergetiques, co [...]
chon grillé et tablettes de chocolat! Nous profitons de notre cure gustative pour découvrir le parc du Cajas (toujours sympa de profiter d'une vue a 4000 m sans pedaler), le domaine familiale a la campagne et le loft tendance en centre ville.

+8

Avec Janine
Finca nowhere (2905 m / D+ 2172 m) ‐ 2 juil. 2016

86 km
Alausí (2344m / D+ 1121m) ‐ 1 juil. 2016

109 km

+3

Feria